Contexte législatif et fiscal
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) intègre une contribution additionnelle visant les organismes complémentaires santé. L'Assemblée nationale a adopté une mesure instaurant une surtaxe d'environ 1,1 milliard d'euros pour le secteur ; le texte demeure en navette parlementaire entre l'Assemblée et le Sénat avant promulgation.
Prévisions d'évolution des cotisations
Plusieurs acteurs du secteur et comparateurs anticipent une nouvelle hausse des cotisations des complémentaires santé pour 2026. Les estimations citées évoquent des augmentations comprises entre 2,5 % et 5 %, avec une moyenne attendue autour de 3 à 4 %. Si la contribution prévue dans le PLFSS est définitivement adoptée et répercutée, elle pourrait peser sur les tarifs à moyen terme, notamment en 2027.
Les séries récentes montrent une trajectoire haussière des cotisations : +3,4 % en 2022, +4,7 % en 2023, +8,1 % en 2024 et +6 % en 2025.
Facteurs structurels influençant les tarifs
Plusieurs déterminants expliquent la hausse des cotisations :
- Des transferts de charges de la Sécurité sociale vers les complémentaires, liés à des modifications des règles de remboursement ;
- Le vieillissement de la population et l'augmentation des besoins de soins liés à l'âge ;
- L'évolution et le coût des technologies médicales et des appareillages ;
- L'impact de nouvelles taxes ou contributions imposées aux organismes complémentaires.
Ces facteurs s'ajoutent aux dynamiques conjoncturelles, telles que l'inflation des coûts de santé et l'évolution des pratiques médicales.
Disparités départementales selon les profils
Une étude publiée en septembre 2025, fondée sur les primes proposées par des assureurs partenaires, relève des écarts substantiels entre départements, de l'ordre de 15 à 20 % selon les profils d'assurés.
Jeunes (25 ans) : la moyenne nationale pour une couverture standard est estimée à 37 euros par mois. Certains départements métropolitains (Nord, Paris, Rhône, Bouches-du-Rhône, Gironde) présentent des tarifs supérieurs, tandis que des départements ruraux (Creuse, Lot, Cantal) sont en moyenne environ 2 euros moins chers.
Couples avec deux enfants (actifs, 30 ans) : la moyenne nationale est proche de 133 euros par mois. Des tarifs plus bas sont observés dans la Creuse (125,88 €), puis sur la côte atlantique dans les Côtes-d'Armor (126,89 €), la Loire-Atlantique (126,91 €) et la Vendée (127,06 €). À l'inverse, la région parisienne et le pourtour méditerranéen affichent des niveaux plus élevés : Paris et les Hauts-de-Seine autour de 145 euros, et plus de 150 euros dans les Bouches-du-Rhône selon l'étude.
Seniors (couples de 60 et 70 ans) : les besoins croissants expliquent des primes plus élevées. La moyenne nationale est indiquée à 252 euros par mois pour un couple de 60 ans et à 324 euros pour un couple de 70 ans. La Vendée figure parmi les départements aux tarifs les plus bas (234,90 € pour un couple de 60 ans et 304,90 € pour un couple de 70 ans), tandis que Paris, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône se situent au-dessus de la moyenne (exemples : Paris environ 12 % au-dessus de la moyenne, Alpes-Maritimes 284,10 € pour un couple de 60 ans et 361,39 € pour un couple de 70 ans).
Effets temporels et modalités d'application
Une partie des organismes complémentaires a déjà fixé ses tarifs pour l'exercice 2026, ce qui limite l'effet immédiat de certaines mesures votées en fin d'année. Une taxe adoptée au sein d'un exercice budgétaire peut se traduire sur les cotisations des assurés lors des exercices suivants. Des négociations entre organismes sont prévues avant une date limite afin de tenter d'atténuer la répercussion directe de la contribution sur les cotisations ; l'impact effectif dépendra toutefois des décisions finales des organismes complémentaires et du calendrier parlementaire.
Données chiffrées et calendrier
- Étude réalisée en septembre 2025 sur la base des primes proposées par des assureurs partenaires.
- Vote à l'Assemblée nationale et débats parlementaires fin 2025 (vote au Palais-Bourbon le 9 décembre dans le cadre du PLFSS).








