Contexte et Méthodologie
Une étude récente, publiée le 30 mai 2025, menée par des scientifiques affiliés à la World Weather Attribution, Climate Central, et au Centre climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, souligne l'impact global du réchauffement climatique sur la fréquence des vagues de chaleur extrême. Les chercheurs ont analysé la période du 1er mai 2024 au 1er mai 2025 et ont défini les jours de "chaleur extrême" comme ceux où la température dépassait 90 % des moyennes enregistrées entre 1991 et 2020 dans une localité donnée.
Résultats de l'Étude
En comparaison avec un monde simulé sans réchauffement climatique d'origine anthropique, environ quatre milliards de personnes – soit 49 % de la population mondiale – ont fait l'expérience d'au moins 30 jours supplémentaires de chaleur extrême durant l'année de l'étude. L'analyse a documenté 67 épisodes de chaleur intense, tous attribués aux effets du réchauffement climatique. Aruba, dans les Caraïbes, a été particulièrement affectée, subissant 187 jours de chaleur extrême, soit 45 jours de plus que ce qui serait attendu dans un scénario sans changement climatique.
Conséquences Climatiques
L'année 2024 est devenue l'année la plus chaude jamais enregistrée, surpassant 2023, et 2025 a commencé avec le mois de janvier le plus chaud jamais mesuré. De façon générale, sur une période de cinq ans, les températures moyennes mondiales ont dépassé de 1,3 degré Celsius les niveaux préindustriels, atteignant temporairement 1,5 °C en 2024, le seuil critique fixé par l'Accord de Paris.
Implications Sanitaires et Sociétales
Le rapport met en lumière le manque de données sur les conséquences sanitaires des vagues de chaleur, particulièrement dans les pays en développement. Tandis que l'Europe a enregistré plus de 61 000 décès causés par la chaleur durant l'été 2022, il manque des statistiques fiables sur d'autres régions du monde. Les effets sanitaires de la chaleur extrême sont souvent sous-estimés, avec de nombreux décès incorrectement attribués à des maladies telles que les affections cardiaques et pulmonaires.
Conclusion
L'utilisation continue de combustibles fossiles accentue l'intensité et la fréquence des vagues de chaleur, nuisant gravement à la santé publique à l'échelle mondiale. Selon Friederike Otto, climatologue à l'Imperial College de Londres, chaque baril de pétrole et tonne de dioxyde de carbone intensifie le risque et l'impact des vagues de chaleur. Ces découvertes appellent à une action urgente contre les combustibles fossiles pour atténuer les conséquences du réchauffement climatique.