Contexte de la mission diplomatique
Le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé qu'il est envisagé que les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni se rendent conjointement en Israël, probablement le jeudi de la semaine suivante. Cette annonce intervient dans un contexte de pression internationale accrue en réponse à la situation humanitaire à Gaza. Selon Friedrich Merz, le gouvernement israélien serait disposé à prendre des mesures dans ce contexte.
Objectifs de la mission et initiatives humanitaires
Le déplacement visé par les trois ministres a pour objectif d'encourager des actions concrètes, en particulier l'amélioration de l'accès à l'aide humanitaire pour Gaza. Parallèlement à cette annonce, l’Allemagne a mis en place un pont aérien humanitaire destiné à acheminer de l’aide vers Gaza : deux avions de transport militaire de type A400M sont actuellement en transit vers la Jordanie, où ils seront équipés et préparés afin de pouvoir lancer leurs opérations dans les jours suivants. La France prévoit également des largages aériens d’aide humanitaire sur Gaza dans un avenir proche, selon une source diplomatique française.
Durant une conférence de presse à Berlin, le roi Abdallah II de Jordanie a exprimé que, bien que reconnaissant pour les initiatives de largage aérien, il estime celles-ci insuffisantes par rapport à l’ampleur des besoins et a appelé à permettre l’entrée de davantage de camions transportant de l’aide humanitaire vers Gaza.
Situation humanitaire et réactions internationales
Depuis le début de l’offensive militaire d’Israël contre le mouvement Hamas, engagé après l’attaque du 7 octobre 2023 menée par ce groupe sur le territoire israélien, près de 2,4 millions de Palestiniens se trouvent sous blocus à Gaza. Selon un organisme international de surveillance de la faim soutenu par l’ONU, le scénario de famine le plus grave est en cours dans la région.
Au niveau politique, le ministère français des Affaires étrangères a qualifié de « terrorisme » les violences de colons israéliens en Cisjordanie, alors que d'après ce ministère, un militant anti-occupation aurait été tué par un colon. La France a condamné ce meurtre et les violences qu’elle attribue à des colons extrémistes à l’encontre de la population palestinienne.
Position des autorités israéliennes
Mardi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a rejeté les pressions internationales en faveur d’un cessez-le-feu et d’une reconnaissance d’un État palestinien, déclarant qu’une fin du conflit sans changement de la situation du Hamas à Gaza constituerait une tragédie tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens. Il a également exprimé une opposition à la création d’un État palestinien dans les conditions actuelles, considérant qu’il s’agirait d’un État contrôlé par le Hamas.
Par ailleurs, Bezalel Smotrich, ministre des Finances et membre du parti Sionisme religieux, a affirmé qu’Israël devrait envisager de revenir dans la bande de Gaza, à l’occasion d’un congrès liant cette question au 20e anniversaire du retrait unilatéral israélien de la zone. Des groupes organisent également des marches pour promouvoir le retour de colons dans Gaza. Un plan de reconstruction de colonies a été discuté récemment devant des élus israéliens.
Le Hamas a réagi aux propos de Bezalel Smotrich en les qualifiant de menace de poursuite de violences et de déplacements forcés à l’encontre de la population de Gaza.
Synthèse
Les initiatives diplomatiques de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni s’inscrivent dans un ensemble plus large d’efforts internationaux visant à atténuer la crise humanitaire à Gaza, marquée par des restrictions sévères, la détérioration des conditions de vie et la poursuite d’opérations militaires. Les positions exprimées par les responsables politiques des différentes parties illustrent la complexité des discussions en cours quant à la résolution du conflit et à l’avenir de la région.