Biographie
José Daniel Ferrer est né à Palma Soriano, province de Santiago de Cuba. Il a été actif dans la dissidence cubaine et a fondé l'organisation Union patriotique de Cuba (Unpacu).
Activisme et premières condamnations
Ferrer a été arrêté en 2003 lors d'une campagne de répression contre la dissidence connue sous le nom de "Printemps noir". Il a alors été condamné à une peine de vingt-cinq ans de prison. Il a été libéré en 2011 à l'issue d'une négociation entre le gouvernement cubain et l'Église catholique ; contrairement à plusieurs autres détenus, il a refusé l'exil proposé en échange de sa libération.
Poursuite de l'activité militante et arrestations récentes
Au fil des années, Unpacu est devenu une organisation active sur l'ensemble de l'île, rassemblant des opposants au gouvernement. En 2020, Ferrer a été condamné à une peine de quatre ans et demi. Le 11 juillet 2021, il a été arrêté alors qu'il tentait de rejoindre des manifestations antigouvernementales et a été renvoyé en détention pour achever sa peine. Il a été incarcéré à la prison de Mar Verde, à Santiago de Cuba.
Libérations temporaires, nouveaux affrontements avec les autorités et exil
Dans le cadre d'un accord négocié avec le Vatican, Ferrer a été remis en liberté en janvier (accord mentionné par les autorités et acteurs internationaux). Il a cependant été de nouveau emprisonné en avril suivant. Pendant une période de liberté en 2025, il a critiqué les autorités sur les réseaux sociaux, rencontré le chargé d'Affaires américain à Santiago de Cuba et organisé une cantine pour des personnes en difficulté, financée par des Cubains résidant à l'étranger, initiative considérée par les autorités comme une forme de prosélytisme politique.
Début octobre 2025, Ferrer a déclaré avoir accepté l'idée de partir en exil face aux pressions exercées par les autorités et aux violences qu'il a rapportées pendant sa détention, évoquant des "coups, tortures, humiliations et menaces". Le ministère cubain des Affaires étrangères a indiqué que son départ pour les États-Unis s'est fait avec son accord.
Il est arrivé à Miami accompagné de membres de sa famille et a tenu une conférence de presse dans le quartier de la Petite Havane (Little Havana), sous les auspices de la Fondation nationale cubano-américaine. Lors de cette intervention, il a déclaré : « Je vais poursuivre le combat, mais je ne vais pas le poursuivre seul, je dois travailler avec tous les exilés » et a exprimé l'intention de retourner à Cuba dès que possible. Il a également évoqué des "émotions mitigées", se déclarant heureux de retrouver une partie de sa famille et ses compagnons de lutte, tout en rappelant la situation de personnes toujours détenues à Cuba.
Réactions internationales
Des responsables américains ont commenté son départ. Le chef de la diplomatie américaine a déclaré se réjouir de sa libération d'après les communiqués officiels et a appelé à la libération de personnes considérées comme prisonniers politiques par certains acteurs internationaux. Le contexte diplomatique a impliqué des négociations et des interventions de tiers, dont le Vatican et des acteurs gouvernementaux.
Situation organisationnelle
Unpacu, l'organisation fondée par Ferrer, est reconnue pour avoir rassemblé des opposants sur l'ensemble de l'île. Les autorités cubaines ne reconnaissent pas ce mouvement et lui ont imputé des actions de prosélytisme politique pour certaines de ses initiatives sociales.
Retour et perspectives
Lors de son arrivée en exil aux États-Unis, Ferrer a exprimé l'objectif de coordonner des actions avec la communauté d'exilés et de travailler en vue d'un retour à Cuba. Les développements ultérieurs dépendront des décisions des acteurs impliqués et de l'évolution de la situation politique et judiciaire liée à sa personne et à d'autres détenus.