Contexte
La flottille Global Sumud, composée d'une quarantaine à une cinquantaine de navires et de participants originaires de plusieurs pays, a pris la mer dans l'objectif déclaré de livrer de l'aide humanitaire et de tenter de contourner le blocus naval imposé à la bande de Gaza. La campagne a embarqué des personnalités politiques, des militants et des journalistes.
Interception et arrestations
Selon les autorités israéliennes, la marine a intercepté les navires après avoir averti les équipages qu'ils entraient dans des eaux dont Israël revendique le contrôle. Les opérations d'arraisonnement se sont déroulées sur plusieurs jours et ont conduit, selon un responsable israélien, à l'arrestation de plus de 400 personnes à bord d'environ 41 bateaux. Plusieurs navires ont été escortés jusqu'au port d'Ashdod.
Détention et procédures judiciaires
Les personnes arrêtées ont été transférées vers des centres de détention et des établissements pénitentiaires situés dans le sud d'Israël. Des organisations juridiques ont déclaré avoir été initialement empêchées d'accéder à certains détenus avant de pouvoir rencontrer plus de 300 participants. Des audiences se sont tenues, y compris devant des juridictions spéciales établies dans des établissements pénitentiaires, et des procédures d'expulsion ont été engagées.
Des ONG de défense des droits ont demandé des vérifications sur les conditions de détention et signalé des allégations de traitements contraires au droit applicable; ces allégations ont été rapportées par des avocats et des témoins.
Expulsions et rapatriements
Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé l'expulsion de 137 participants vers la Turquie, via un vol attendu à Istanbul. Les autorités israéliennes ont qualifié certains participants de « provocateurs » et ont dit vouloir accélérer les expulsions.
Parmi les personnes expulsées figuraient des ressortissants de plusieurs pays, notamment la Turquie, les États‑Unis, l'Italie, le Royaume‑Uni, la Suisse, la Jordanie, le Maroc, l'Algérie, la Libye, la Malaisie, la Mauritanie et la Tunisie. Les autorités turques ont indiqué que 36 de leurs ressortissants figuraient parmi les rapatriés et ont organisé un vol spécial et des examens médicaux à l'arrivée.
Les autorités ont précisé que les participants titulaires de nationalités de pays entretenant des relations diplomatiques avec Israël seraient expulsés par avion vers leurs pays, tandis que d'autres personnes pourraient être renvoyées via des points de passage terrestres, notamment par la Jordanie.
Témoignages et état de santé
Plusieurs participants rapatriés ont rendu publics des témoignages sur les circonstances de l'arraisonnement et les conditions de détention. Ces récits évoquent des contraintes physiques au moment de l'embarquement et des restrictions d'accès à l'eau et aux médicaments pour certains détenus, selon les déclarations des protagonistes. Des équipes médicales ont procédé à des évaluations de l'état de santé à l'arrivée dans certains pays concernés.
Réactions nationales et internationales
La Turquie a qualifié l'interception d'« acte de terrorisme », annoncé l'ouverture d'une enquête et assuré son assistance à ses ressortissants. Des responsables et des parlements de pays dont des citoyens étaient impliqués ont demandé des clarifications, un accès consulaire ou la libération de leurs ressortissants.
Des représentants et avocats de plusieurs délégations nationales ont indiqué leur intention de déposer des recours ou des plaintes pour détention arbitraire. Des autorités nationales, des institutions parlementaires et des organisations ont formulé des appels en faveur du respect des procédures juridiques et de la protection des personnes détenues.
Cas spécifiques et suites attendues
- Suisse : les autorités helvétiques ont indiqué que neuf participants avaient été rapatriés à Istanbul et que d'autres ressortissants restaient en détention, avec des démarches consulaires en cours.
- Italie : des élus et militants italiens figuraient parmi les participants; des rapatriements ont été signalés et d'autres expulsions ont été annoncées.
- Tunisie : certains participants tunisiens ont déclaré entamer une grève de la faim; des instances parlementaires tunisiennes ont appelé à leur libération et renforcé les démarches diplomatiques.
Des organisations juridiques et des avocats poursuivent la représentation des détenus lors des audiences et suivent les procédures d'expulsion et de rapatriement.
Situation à court terme
Les autorités israéliennes ont indiqué leur intention de poursuivre les expulsions des personnes identifiées comme devant l'être. Des rapatriements aériens et des transferts via des points de passage terrestres ont été organisés selon les nationalités et les accords diplomatiques entre États. Des vérifications médicales et des démarches consulaires ont été menées à l'arrivée des personnes rapatriées.
La situation demeure l'objet de procédures juridiques et diplomatiques en cours, avec des demandes d'accès consulaire, des recours judiciaires annoncés et des enquêtes ou démarches officielles ouvertes par certains pays concernés.