Chiffres principaux
Les administrations publiques françaises affichaient une dette de 3 482,2 milliards d'euros à la fin du troisième trimestre 2025, soit 117,4 % du produit intérieur brut (PIB), selon des données publiées le 19 décembre 2025 par l'Insee. Sur la période juillet-septembre, la dette a augmenté de 65,9 milliards d'euros, après une hausse de 70,9 milliards d'euros au trimestre précédent. Exprimée en pourcentage du PIB, la France se situe derrière la Grèce et l'Italie au sein de l'Union européenne.
Ventilation par secteur
La progression trimestrielle de 65,9 milliards d'euros provient principalement de l'État, pour 58,1 milliards d'euros, portant la dette de l'État à 2 845,7 milliards d'euros. La dette des administrations de sécurité sociale a augmenté de 7,6 milliards d'euros pour atteindre 305,2 milliards d'euros. La dette des administrations publiques locales a augmenté de 0,5 milliard d'euros, à 262,9 milliards d'euros. À l'inverse, la dette des organismes divers d'administration centrale (ODAC) a diminué de 0,3 milliard d'euros, s'établissant à 68,4 milliards d'euros.
L'Insee publie également la dette nette, qui prend en compte les actifs financiers détenus par les administrations publiques : au troisième trimestre, la dette nette s'élevait à 3 232,3 milliards d'euros, soit 109 % du PIB, contre 107,4 % au trimestre précédent.
Contexte budgétaire immédiat
Les chiffres ont été publiés dans un contexte d'absence d'accord au sein de la commission mixte paritaire chargée d'arbitrer le projet de loi de finances pour 2026 : députés et sénateurs n'ont pas trouvé de compromis, rendant impossible l'adoption du budget avant le 31 décembre 2025. Le gouvernement a indiqué qu'il envisageait le recours à une « loi spéciale » pour assurer la continuité de l'État et permettre la perception des impôts au début de 2026.
Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l'application d'un tel régime exceptionnel sur l'année 2026 entraînerait une perte de recettes de 6,5 milliards d'euros pour l'État, partiellement compensée par une réduction des dépenses estimée à 3 milliards d'euros.
Réactions et indicateurs économiques
Le gouverneur de la Banque de France a averti que le recours à une loi spéciale conduirait à un déficit nettement supérieur à ce qui est souhaitable. Par ailleurs, l'institution a révisé ses prévisions de croissance, les portant à 0,9 % pour 2025 et à 1,0 % pour 2026. Sur un an, certains comptes font apparaître un alourdissement de la dette publique d'environ 181 milliards d'euros.
Tendances et enjeux
La dette publique française a augmenté trimestre après trimestre et reste un élément structurant des finances publiques. L'alourdissement de l'endettement pèse sur le service de la dette et limite les marges de manœuvre budgétaires. Les choix à court terme (recours à une loi spéciale, modifications fiscales ou d'ajustement des dépenses) et l'évolution de la croissance économique influenceront la trajectoire du ratio dette/PIB.








