Le 9 octobre 2025, Patrick Martin, président du Mouvement des entreprises de France (Medef), a déclaré sur France Inter son opposition à une suspension ou à une abrogation de la réforme des retraites. Il a estimé que cette suspension pèserait sur le niveau d'activité, sur les conditions d'emprunt et, en définitive, sur le pouvoir d'achat des Français.
Déclarations principales
Patrick Martin a affirmé : « Nous sommes très réticents à ce que cette réforme soit suspendue, a fortiori abrogée ». Il a ajouté que si la réforme était suspendue, les conséquences se manifesteraient par une détérioration de l'activité économique, des conditions de financement et, à terme, du pouvoir d'achat.
Interrogé sur l'idée de suspendre la réforme pour assurer la stabilité politique, il a demandé si l'avenir du pays devait être « suspendu à des échéances électorales », en citant notamment les municipales prévues en 2026. Il a également souligné que les Français « paieront » les effets d'une suspension, en commençant par une baisse du pouvoir d'achat.
Arguments avancés et estimation des coûts
Patrick Martin a repris une estimation évoquée par le Premier ministre Sébastien Lecornu, selon laquelle une suspension coûterait environ 3 milliards d'euros en 2027, année de la prochaine élection présidentielle. Il a déclaré qu'acheter de la stabilité au prix d'un alourdissement de l'endettement public, d'une remise en cause de la croissance et d'une pression sur le pouvoir d'achat n'était pas acceptable, et a appelé « toutes les formations politiques à la raison ».
Budget 2026 et calendrier patronal
Sur le budget prévu pour 2026, il a dénoncé un « flou » sur les mesures qui seront imposées aux entreprises et aux ménages. Par ailleurs, il a indiqué craindre la nécessité de reconvoquer un meeting du Medef initialement programmé le 13 octobre, qui avait été annulé. Ce meeting avait été boudé par les deux autres organisations patronales, la CPME et l'U2P.
Suites et positionnement
Le Medef maintient une position d'opposition à une suspension ou à une abrogation de la réforme des retraites et met en avant des risques macroéconomiques et budgétaires en cas de renoncement. L'organisation appelle les acteurs politiques à prendre en compte ces enjeux dans leurs décisions.