Décision annoncée
Le président Luiz Inácio Lula da Silva a déclaré le 18 décembre 2025 qu'il opposerait son veto à une loi adoptée par le Parlement brésilien visant à réduire la peine de l'ex-président Jair Bolsonaro. Lors d'une conférence de presse à Brasilia, il a indiqué qu'il exercerait ce droit lorsqu'il recevrait le texte au palais présidentiel.
Contenu de la proposition de loi
Le texte adopté par la Chambre des députés, puis approuvé par le Sénat, modifie des règles d'exécution des peines. Selon les dispositions votées, la peine prononcée contre Jair Bolsonaro pourrait être réduite, rendant sa peine effective beaucoup plus courte qu'initialement fixée. Le projet prévoit également des mesures d'aménagement de peine et la possibilité de liberté conditionnelle pour un nombre important de partisans condamnés pour les événements du 8 janvier 2023 à Brasilia.
Situation judiciaire et pénale de Jair Bolsonaro
Jair Bolsonaro a été condamné par la Cour suprême à 27 ans de prison pour des faits liés à une tentative, en 2022, d'empêcher l'entrée en fonction du président Lula. Il a commencé à purger sa peine fin novembre 2025 dans des locaux de la police fédérale à Brasilia. Selon le Tribunal d'exécution des peines de la capitale, il pourrait, dans l'état du droit antérieur au nouveau texte, rester incarcéré environ huit ans avant de pouvoir bénéficier d'un aménagement.
Contexte des violences du 8 janvier 2023
Les dispositions couvrant des partisans visent notamment des personnes condamnées pour leur rôle lors des violences du 8 janvier 2023, durant lesquelles des manifestants ont endommagé le Parlement, le palais présidentiel et la Cour suprême à Brasilia. Ces événements avaient été organisés par des partisans de l'ex-président pour contester la prise de fonction du président élu.
Processus politique et réactions
Au sein d'un Parlement à majorité conservatrice, des parlementaires proches de Jair Bolsonaro ont tenté, depuis plusieurs mois, d'adopter des textes accordant des formes d'amnistie ou d'atténuation des peines. Après le vote, le sénateur Flávio Bolsonaro a qualifié la réduction de peine votée de première étape et a indiqué que le texte représentait ce qui était possible dans le contexte parlementaire actuel. Des manifestations contraires aux dispositions votées ont réuni des dizaines de milliers de personnes dans plusieurs grandes villes.
Incidences internationales
Le vote parlementaire a entraîné des ajustements de mesures prises par des partenaires étrangers, notamment la levée de certaines sanctions et droits de douane ciblant des acteurs ou des décisions judiciaires brésiliennes. Auparavant, les relations entre le Brésil et certains pays avaient été affectées par l'affaire judiciaire concernant Jair Bolsonaro, avec des mesures commerciales et diplomatiques imposées en réaction à des décisions judiciaires nationales.
Suites possibles
Le veto présidentiel peut être soumis à un vote du Parlement pour être confirmé ou annulé. Le cadre légal prévoit que, si le président oppose son veto, les députés et sénateurs peuvent le lever à la majorité requise, ce qui rendra la loi applicable malgré l'opposition présidentielle. L'évolution de la situation dépendra des prochaines démarches législatives et judiciaires ainsi que des décisions des autorités chargées de l'exécution des peines.








