Contexte
Emmanuel Macron a repris un tour de France consacré à la régulation des réseaux sociaux et à la lutte contre la désinformation. Il était attendu à Saint-Malo pour un échange avec des lecteurs sur le thème « la démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes ». Ses précédents rendez-vous organisés par la presse régionale l'ont conduit à Toulouse, Arras et Mirecourt, avec une escale prévue à Marseille.
Objectif et calendrier de la réflexion
Le président a présenté l'objectif de réfléchir à une adaptation de la législation afin d'encadrer les activités des plateformes en ligne, qui ne relèvent pas directement de la loi de la presse de 1881. Cette réflexion doit conduire, selon l'exécutif, à des décisions concrètes au début de 2026.
Proposition de labellisation
Parmi les pistes évoquées figure le soutien à des initiatives de labellisation des médias « par des professionnels », visant à distinguer les sites et comptes qui publient de l'information selon des règles déontologiques d'autres acteurs en ligne. Lors d'un déplacement à Arras le 19 novembre, le président a déclaré : « On va tout faire pour que soit mis en place un label », en précisant que ce n'était pas à l'État d'en assurer la mise en œuvre.
Réactions et débats publics
Le 30 novembre, le Journal du dimanche a critiqué cette proposition en évoquant une « dérive totalitaire » et en comparant l'idée à la notion d'un « ministère de la Vérité ». Cette critique a été reprise par d'autres médias et par des responsables politiques de la droite et de l'extrême droite, qui ont exprimé des craintes sur un risque de contrôle de l'information et sur la liberté d'expression. Parmi les personnalités ayant relayé des critiques figurent Bruno Retailleau et Pascal Praud.
En réponse, lors d'un Conseil des ministres la semaine suivante, le président a affirmé qu'il n'avait « jamais » envisagé de créer un « label d'État » pour les médias, et « encore moins » un « ministère de la Vérité », selon la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon. Le compte de l'Élysée a également publié un message sur le réseau X indiquant que « parler de lutte contre la désinformation suscite la désinformation », visant des critiques identifiés par l'exécutif.
Enjeux évoqués lors de la suite du tour
Lors de son intervention à Saint-Malo, le président devait également aborder les conséquences de la désinformation en matière climatique, à l'occasion du dixième anniversaire de l'accord de Paris sur le climat. Les discussions menées au cours du tour de France visent à éclairer la conception d'un cadre réglementaire adapté aux plateformes numériques et à définir les mesures envisagées pour début 2026.








