Présentation de l'affaire
Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné Daniel Guillé, maire de Cordemais (Loire-Atlantique), pour « diffusion sans l’accord de la personne d’un enregistrement à caractère sexuel ». La plainte a été déposée par une femme dans la trentaine avec laquelle il a entretenu une relation.
Faits rapportés
Les protagonistes se seraient rencontrés sur un site de relations extraconjugales. Ils ont eu une relation pendant environ deux ans. Au cours de cette période, l’élu a effectué des versements à la femme, parfois effectués sur le compte de sa mère, au motif qu’il l’aidait financièrement alors qu’elle était au chômage.
La plaignante a reconnu que des vidéos intimes avaient été tournées avec son consentement, « soit à deux, soit avec des tiers », mais elle a indiqué qu’elle n’avait pas autorisé la mise en ligne de ces enregistrements. Les vidéos ont été diffusées sur des sites dits "libertins", dont l’un est identifié comme Wyylde dans certains comptes rendus.
En mai 2023, le maire a porté plainte pour le vol de plusieurs chèques. Des investigations bancaires ont établi que certains chèques avaient été encaissés via le compte de la mère de la plaignante. La plaignante a admis s’être servie de plusieurs chèques, tout en estimant que des sommes reçues correspondaient à une contrepartie liée aux relations entretenues.
Procédure et auditions
La femme a été entendue par les gendarmes et mise en garde à vue dans le cadre des investigations sur les mouvements bancaires. Les déclarations des deux parties comportaient des éléments divergents sur la nature des versements et sur les circonstances du dépôt de plainte pour vol.
Le parquet a indiqué qu’il ne donnait pas suite à des poursuites pour recours à la prostitution, bien que la présidente du tribunal ait observé que les éléments du dossier auraient pu ouvrir cette voie.
Décision et sanctions
Le tribunal a retenu la qualification de diffusion sans l’accord de la personne d’un enregistrement à caractère sexuel et a infligé à l’élu une amende de 5 000 euros, dont la moitié avec sursis. Sur le plan civil, le tribunal a condamné l’intéressé à verser 1 000 euros de dommages et intérêts à la plaignante. Il a été relaxé des poursuites concernant la dénonciation mensongère.
Éléments complémentaires
Lors de l’audience, l’élu a déclaré avoir versé des sommes à la plaignante pour l’aider et a exprimé des regrets quant à l’issue de cette affaire. La plaignante demandait une indemnisation plus élevée; le ministère public avait soulevé des interrogations sur certains éléments du dossier mais n’a pas requis de poursuites pour recours à la prostitution.
L’audience s’est tenue à la fin du mois de septembre 2025 devant le tribunal correctionnel de Nantes.