Transferts et déroulement
Le 13 novembre 2025, les huit premiers détenus ont été transférés vers le quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne). Selon des représentants syndicaux, sept transferts ont été effectués par la route et un par hélicoptère. En début d'après-midi, un convoi de plusieurs véhicules, dont quatre fourgons pénitentiaires avec gyrophares, est entré dans l'enceinte de l'établissement et un hélicoptère a atterri quelques minutes sur le site.
Des membres de syndicats de surveillants ont indiqué qu'une "petite dizaine" de détenus étaient présents à l'arrivée et que leurs identités et profils n'étaient pas encore publiés. Ces représentants ont précisé que ces détenus sont liés, selon les autorités pénitentiaires et judiciaires citées par les syndicats, au grand banditisme et au narcotrafic, et proviendraient principalement de la région parisienne.
Capacité et transferts prévus
Le ministère de la Justice a annoncé que le QLCO de Condé-sur-Sarthe doit accueillir au total environ une centaine de détenus. Le ministre a également indiqué qu'une quarantaine de détenus devraient être transférés dans ce quartier d'ici la fin du mois suivant l'ouverture initiale.
Organisation interne et mesures techniques
Lors d'une visite médiatique préalable, le directeur de l'établissement a expliqué que le bâtiment avait été conçu pour sectoriser les activités à l'intérieur du QLCO et limiter les contacts avec les autres quartiers du centre. Le dispositif comprend une salle de visioconférence destinée à réduire le nombre d'extractions judiciaires.
Le régime de détention appliqué dans ces quartiers vise à isoler des détenus présentés comme relevant du haut du spectre de la criminalité organisée et à restreindre leurs capacités de communication avec l'extérieur, en s'inspirant de pratiques existantes à l'international.
Contexte national
Le QLCO de Condé-sur-Sarthe est le deuxième de ce type à entrer en fonctionnement en France, après l'ouverture d'un premier QLCO à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) quelques mois auparavant. Ce premier quartier accueille notamment des personnes condamnées dans des affaires de grande ampleur.
Le ministre de la Justice a estimé, lors d'interventions publiques, qu'environ 500 détenus parmi la population carcérale nationale étaient considérés comme particulièrement dangereux. Les QLCO sont présentés comme des dispositifs destinés à empêcher ces détenus de maintenir des liens permettant la gestion de trafics depuis l'intérieur des établissements.
Historique local
Le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe a connu, au cours des années précédentes, plusieurs incidents impliquant des prises d'otages et des attaques contre des agents pénitentiaires. Ces événements ont été cités dans les discussions portant sur la nécessité de dispositifs destinés à gérer des détenus considérés comme sensibles ou présentant un profil de violence élevé.
Acteurs cités
Les informations disponibles au moment des transferts citent des interventions de représentants syndicaux de FO-Justice et des déclarations du ministre de la Justice. Le directeur du centre a fourni des précisions sur l'organisation interne lors d'une visite.








