Le 22 novembre 2025, plus de 2 000 personnes ont défilé dans le centre de Tunis pour dénoncer ce qu'elles ont qualifié d'atteintes aux libertés politiques et pour demander une amélioration des conditions économiques.
Organisation et itinéraire
La manifestation a été organisée par le comité de défense d'Ahmed Souab. Ahmed Souab est un avocat condamné fin octobre à cinq ans de prison pour des critiques adressées au système judiciaire, selon les informations diffusées lors du rassemblement. Les manifestants ont marché pendant plus de deux heures et ont effectué des étapes devant le siège du Groupe chimique tunisien, accusé d'être responsable d'une pollution à Gabès (sud), puis devant le syndicat des journalistes SNJT.
Déroulement et encadrement
Le cortège, rythmé par des percussions, a rassemblé des militants associatifs, des membres d'organisations non gouvernementales, des sympathisants de partis d'opposition et des citoyens. Les participants portaient notamment des rubans rouges, des sifflets et des vêtements noirs. La marche s'est achevée près d'une piscine récemment rénovée; des manifestants ont allumé des fumigènes sur ce lieu. Des dizaines d'agents en civil ont encadré la manifestation et ont dû s'adapter à plusieurs changements de parcours.
Revendications et slogans
Les manifestants ont réclamé la libération de dizaines d'opposants, de journalistes, d'avocats et de travailleurs humanitaires détenus ces dernières années, certains arrêtés pour des accusations de complot contre le président ou en vertu d'un décret-loi relatif aux « fausses informations ». Des slogans tels que « Liberté » ont été scandés et certaines personnes portaient des pancartes « Not my president ». Plusieurs orateurs ont présenté la manifestation comme une tentative d'« unifier toutes les luttes ».
Témoignages et prises de position individuelles
Saeb Souab, porte-parole du comité organisateur et fils d'Ahmed Souab, a déclaré que la situation judiciaire était préoccupante et a évoqué la rapidité de la procédure ayant conduit à la condamnation de son père. Monia Brahim, épouse d'un activiste détenu, était présente et a brandi un panier similaire à ceux utilisés pour approvisionner les détenus. Parmi les manifestants, des personnes ont exprimé des revendications liées à la situation économique, à la liberté d'expression et aux conditions des prisons.
Plusieurs participants ont cité des difficultés économiques: une retraitée a fait état d'une baisse du pouvoir d'achat, et d'autres ont évoqué la hausse des prix des produits alimentaires. Dans le discours public, il a été rappelé que l'inflation avait connu des variations ces dernières années, avec une baisse à environ 5 % après un pic estimé à 10 % en 2023.
Des personnes présentes ont également évoqué des cas individuels, comme celui de Saber Chouchane, mentionné par des manifestants en lien avec des condamnations liées à des publications sur les réseaux sociaux.
Enjeux soulevés
Les revendications portaient sur plusieurs thèmes : la liberté d'expression et la situation judiciaire, les conditions économiques et sociales (pouvoir d'achat, services publics, état des hôpitaux), et des questions environnementales liées à la pollution signalée à Gabès. Des acteurs de la société civile et des organisations non gouvernementales ont, depuis 2021, exprimé des préoccupations relatives à l'évolution des droits et libertés dans le pays.
La manifestation n'a pas été suivie, dans le texte de ces événements, d'annonces officielles de nouvelles mesures ou de réponses formelles des autorités présentes sur place.








