Le samedi 15 novembre 2025, plusieurs milliers de viticulteurs ont manifesté dans les rues de Béziers pour demander des mesures publiques face aux difficultés du secteur. Les organisateurs ont estimé la participation à 7 000 personnes ; la préfecture a avancé un chiffre de 4 000 participants. Le cortège a défilé dans le calme, mais des incidents ont été signalés en marge de la manifestation.
Déroulement de la manifestation
La manifestation a rassemblé des producteurs affiliés à différents syndicats, dont la FNSEA, les Jeunes agriculteurs et la Coordination rurale. Des habitants ont applaudi depuis leurs fenêtres pendant le passage du cortège. Selon la préfecture, un magasin Lidl a été dégradé et saccagé, un radar a été endommagé et des poubelles ont été incendiées. Des membres de la Coordination rurale ont utilisé des fumigènes.
Revendications présentées
Les manifestants ont porté une vingtaine de revendications regroupant notamment : la lutte contre les prix du vin jugés trop bas pratiqués par certains négociants et la grande distribution ; la simplification des contraintes administratives ; l'accès à l'eau ; et l'assouplissement des règles encadrant la publicité pour le vin. Des responsables syndicaux ont demandé une réponse rapide des pouvoirs publics.
Témoignages et prises de parole
Des viticulteurs présents ont décrit des difficultés économiques et des incertitudes quant à la transmission des exploitations familiales. Une productrice a indiqué que son fils ne souhaitait pas reprendre la propriété familiale. Romain Angelras, président des Jeunes agriculteurs du Gard, a dénoncé les effets de la concurrence et des prix bas sur la filière. Jean-Marie Fabre, président des Vignerons indépendants, a qualifié la situation de secteur confronté à plusieurs crises aux origines diverses sur les dernières années. Jean-Samuel Eynard, président de la chambre d’agriculture de Gironde, a rappelé que les difficultés affectent l’ensemble des zones viticoles.
Contexte des difficultés
Plusieurs facteurs ont été évoqués pour expliquer la situation du secteur viticole : une baisse de la consommation de vin en France ; des épisodes climatiques récents (gel, grêle, sécheresse) affectant les rendements ; des mesures commerciales internationales (droits de douane américains et taxes en Chine affectant certaines boissons) ; et la concurrence étrangère sur les marchés. Les représentants du secteur craignent un millésime 2025 particulièrement faible.
Mesures évoquées et suite prévue
Le préfet de l’Hérault a annoncé qu’une délégation de viticulteurs serait reçue le 24 novembre par le ministère de l’Agriculture. Une rencontre avait déjà eu lieu le 6 novembre. Le salon professionnel Sitevi est prévu à Montpellier du 25 au 27 novembre et la ministre de l’Agriculture est attendue à cet événement. Jean‑Marie Fabre a présenté trois leviers envisagés pour répondre à la crise : un soutien de trésorerie (dont des prêts de consolidation), un plan d’arrachage de 35 000 hectares et un renforcement des actions en matière de commerce international.
Acteurs impliqués
Plusieurs organisations agricoles ont pris part à la mobilisation, dont la FNSEA, les Jeunes agriculteurs, la Coordination rurale et les Vignerons indépendants. Les chambres d’agriculture locales et régionales ont également été citées dans les témoignages et les prises de parole.








