Faits essentiels
Une messe « en hommage au maréchal Pétain et à ses soldats » s'est tenue à Verdun, dans l'église Saint-Jean-Baptiste, le samedi 15 novembre 2025. L'office a été organisé par l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP) et réservé aux membres de l'association.
Décision administrative et judiciaire
Le maire de Verdun, Samuel Hazard, avait pris un arrêté visant à interdire la tenue de la messe au motif d'un risque de trouble à l'ordre public. Le tribunal administratif de Nancy a cependant suspendu cet arrêté et autorisé la tenue de la célébration, en jugeant que le risque de trouble à l'ordre public n'était pas avéré.
Le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, a indiqué s'être entretenu avec le prêtre célébrant avant la cérémonie afin de vérifier le respect des règles de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État, notamment l'interdiction d'actes ou de prises de parole à caractère politique à l'intérieur de l'édifice.
Déroulement et dispositif de sécurité
La messe s'est déroulée à huis clos, l'accès étant filtré et réservé aux personnes figurant sur une liste communiquée par l'association. Des sources rapportent qu'environ une vingtaine de policiers et de gendarmes étaient déployés autour de l'église et qu'une centaine de manifestants se sont rassemblés à l'extérieur. Les opposants ont notamment entonné un chant lié à l'époque du régime de Vichy.
Déclarations en marge de l'office et suites annoncées
À la sortie de la messe, le président de l'ADMP, Jacques Boncompain, a déclaré devant des journalistes que Philippe Pétain avait été « le premier résistant de France » et a jugé que le procès de 1945 ne répondait pas aux critères d'équité. Ces propos ont conduit le préfet à annoncer qu'il saisirait le procureur de la République en signalant des « propos révisionnistes », en application de l'article 40 du code de procédure pénale qui oblige un fonctionnaire à porter à la connaissance du procureur les crimes et délits dont il a connaissance.
Le préfet a par ailleurs indiqué envisager des plaintes complémentaires à l'encontre de personnes qui, selon ses services, auraient harcelé les forces de l'ordre.
Acteurs et réactions
L'archevêché de Metz, par l'intermédiaire de l'administrateur apostolique de Verdun, avait autorisé la messe au titre d'une célébration religieuse pour le repos des âmes. Le maire Samuel Hazard a exprimé son opposition à cette tenue et a demandé l'annulation de l'événement avant la décision du tribunal administratif. Plusieurs élus locaux et représentants d'associations se sont rendus sur place pour manifester leur désaccord.
Parmi les personnes présentes en lien avec l'organisation de l'office figuraient des membres de l'ADMP et des personnes identifiées comme proches de groupements politiques, dont au moins un individu qui a entonné un chant associé à l'époque du régime de Vichy.
Contexte historique
Philippe Pétain fut commandant en chef des armées françaises lors de la Première Guerre mondiale et commandant lors de la bataille de Verdun. Durant la Seconde Guerre mondiale, il a dirigé l'État français (régime de Vichy). Après la guerre, il a été jugé pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi, condamné à mort puis gracié par commutation en détention à perpétuité, et frappé d'indignité nationale. Il est décédé en 1951.








