Résumé
Le 8 septembre 2025, une manifestation organisée à Katmandou contre le blocage de plusieurs plateformes de réseaux sociaux a été dispersée par les forces de l'ordre. Selon un bilan communiqué par la police, au moins 17 personnes ont été tuées et environ 400 personnes blessées, dont une centaine de policiers. Des témoignages et des organisations internationales ont rapporté l'usage présumé de tirs à balles réelles, allégations démenties par la police qui affirme n'avoir employé que des gaz lacrymogènes et des canons à eau.
Contexte du blocage des plateformes
Le ministère népalais de la Communication et des Technologies de l'information a annoncé le blocage de 26 plateformes, parmi lesquelles Facebook, YouTube, X et LinkedIn, au motif qu'elles ne s'étaient pas enregistrées auprès des autorités dans les délais requis. Selon le gouvernement, cette mesure fait suite à une décision de la Cour suprême du Népal de 2023 exigeant que ces plateformes désignent un représentant local et une personne responsable de la régulation des contenus. Les autorités ont indiqué que le rétablissement des services dépendrait du dépôt des demandes d'enregistrement.
Déroulement des événements
D'après plusieurs récits de journalistes et de témoins, des milliers de jeunes se sont rassemblés le matin dans les rues de Katmandou pour exiger le rétablissement des plateformes bloquées et protester contre la corruption. Les manifestants ont tenté de se rapprocher du périmètre parlementaire, dont l'accès avait été fermé par les forces de sécurité. La police a employé des moyens pour empêcher le cortège d'atteindre cette zone, notamment des gaz lacrymogènes et des canons à eau.
Des journalistes et des témoins ont signalé l'usage de matraques et, selon certains témoignages et des organisations comme Amnesty International, des tirs à balles réelles. Les autorités contestent ces allégations et assurent n'avoir pas eu recours à des munitions létales.
Victimes et prise en charge médicale
Plusieurs hôpitaux de Katmandou ont pris en charge un grand nombre de blessés. L'Hôpital civil de Katmandou a indiqué avoir accueilli plus de 150 personnes blessées ; au moins trois patients y sont décédés en cours de soins. Une porte-parole de l'établissement a décrit des difficultés d'intervention liées à la présence de gaz lacrymogènes dans les locaux.
Un témoin cité par les médias a affirmé avoir été blessé par une balle métallique et subit des blessures graves nécessitant une intervention chirurgicale.
Mesures administratives et sécuritaires
Les autorités municipales ont instauré un couvre-feu dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment dans les zones proches du Parlement et des résidences officielles. Le gouvernement a convoqué une réunion d'urgence pour faire le point sur la situation.
Réactions nationales et internationales
Amnesty International a demandé l'ouverture d'une « enquête complète, indépendante et impartiale » sur les circonstances de l'intervention policière, rappelant les témoignages faisant état de tirs à balles réelles. Le bureau des droits de l'homme de l'ONU a également réclamé une enquête rapide et transparente.
Des manifestants ont lié leur mobilisation au blocage des plateformes et à des accusations de corruption institutionnelle. Le gouvernement a affirmé ne pas chercher à restreindre les libertés et a répété que le rétablissement des services dépendrait du respect des procédures d'enregistrement.
Antécédents et éléments complémentaires
En juillet 2025, les autorités avaient suspendu la messagerie Telegram en invoquant une hausse des fraudes en ligne, une mesure distincte mais antérieure au blocage mentionné.
Situation en cours
Les bilans et les éléments factuels restent susceptibles d'évoluer au fur et à mesure des enquêtes et des communications officielles. Plusieurs organisations internationales ont demandé des investigations indépendantes sur les circonstances des morts et des blessures lors de la dispersion.