Annonce de la détention des premiers migrants
Le gouvernement britannique a annoncé le 7 août avoir placé en détention les premiers migrants arrivés au Royaume-Uni à bord de petites embarcations, dans le cadre du traité franco-britannique sur la gestion migratoire mis en vigueur la veille. Ces migrants, arrêtés après avoir traversé la Manche, ont été transférés dans des centres de rétention administrative en attendant leur éventuel renvoi vers la France.
Objectifs et modalités du traité
Le traité a été officialisé lors de la visite d'État du président français au Royaume-Uni en juillet. Il a pour objectif de limiter la traversée de la Manche par des moyens jugés précaires, souvent organisés par des réseaux de passeurs. Le dispositif repose sur un principe d'échange "un pour un" : la France s'engage à reprendre certains migrants arrivés au Royaume-Uni par bateau dont la demande d'asile n'est pas recevable parce qu'ils ont transité par des pays considérés comme sûrs. Les mineurs non accompagnés ne font pas partie des personnes susceptibles d'être renvoyées vers la France.
En contrepartie, le Royaume-Uni peut accepter des personnes se trouvant en France et ayant accompli une demande via une plateforme en ligne, celles ayant des liens familiaux avec le Royaume-Uni étant prioritaires. Depuis le 7 août, cette plateforme est accessible sur le site internet du gouvernement britannique.
Procédure d’éloignement
Selon les autorités britanniques, les identités des migrants arrêtés et proposés à la réadmission seront transmises à la France dans un délai de trois jours. Les autorités françaises disposent ensuite de quatorze jours pour répondre à chaque requête. Les nouvelles personnes prises en charge feront l’objet d’un examen sécuritaire approfondi des deux côtés de la Manche.
Données et contexte
Depuis le début de l’année, plus de 25 400 personnes ont traversé la Manche à bord de petites embarcations, soit une hausse de 49 % par rapport à l’année précédente. Dix-huit personnes sont décédées pendant ces traversées sur la même période, selon le ministère de l’Intérieur français.
Le dispositif actuel constitue un projet pilote valable jusqu’en juin 2026. Mise en œuvre sous la pression du contexte politique marqué par la progression de partis prônant une politique d’immigration restrictive, le gouvernement britannique a multiplié les accords internationaux contre l’immigration irrégulière et renforcé la coopération avec la France et d'autres pays européens.
Réactions et perspectives
Le nombre précis de migrants détenus ou susceptibles d’être renvoyés n’a pas été communiqué. La mesure suscite des critiques de la part d’organisations non gouvernementales et des interrogations de l’opposition politique, qui doutent de son efficacité. Les autorités britanniques considèrent néanmoins la mise en détention des premiers migrants dans ce cadre comme un jalon dans leur stratégie de démantèlement des réseaux de passeurs, tout en soulignant que ce processus prendra du temps. Le gouvernement insiste sur la nécessité de renforcer la sécurité aux frontières et de coopérer avec les partenaires européens afin de traiter la question migratoire de façon coordonnée.