Frappe et bilan
Le 23 novembre 2025, une frappe aérienne a touché un immeuble du quartier de Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth. Selon le ministère libanais de la Santé, l'attaque a fait cinq morts et 28 blessés. Des secouristes ont extrait plusieurs victimes et constaté des dommages aux troisième et quatrième étages d'un immeuble de neuf étages.
Cible et revendications
L'armée israélienne a indiqué avoir visé et tué Haitham Ali Tabatabai (orthographié parfois Haytham Ali Tabatabai), présenté par Israël comme le chef militaire ou le chef d'état-major du Hezbollah et comme une cible majeure. Le cabinet du Premier ministre israélien a déclaré que l'opération avait été ordonnée sur recommandation du ministre de la Défense et du chef d'état-major.
Le Hezbollah a confirmé la mort de Haitham Ali Tabatabai dans la frappe, qualifiant la victime de "grand dirigeant" et imputant l'attaque à Israël.
Obsèques et réactions immédiates
Le 24 novembre 2025, le Hezbollah a organisé les funérailles de Haitham Ali Tabatabai dans la banlieue sud de Beyrouth, où des centaines de partisans ont participé à une procession funéraire. Des cercueils recouverts des drapeaux du groupe ont été portés par des membres du mouvement.
L'Iran a condamné l'attaque et qualifié la mort de Tabatabai d'« assassinat ». Les Gardiens de la Révolution iranienne ont indiqué que les groupes de l'« axe de la résistance » disposaient du "droit" de riposter, formulation reprise par des responsables iraniens. Le président libanais a appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin aux attaques contre le Liban.
Des acteurs diplomatiques, dont la France et le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, ont appelé à la retenue et à la prévention d'une escalade.
Contexte opérationnel et politique
Un cessez‑le‑feu négocié avec le soutien américain est en vigueur depuis novembre 2024. Les autorités israéliennes ont déclaré poursuivre des frappes ciblées contre des responsables et des infrastructures du Hezbollah qu'elles estiment violer les termes du cessez‑le‑feu en se réarmant. Le Hezbollah soutient pour sa part respecter le cessez‑le‑feu.
Les autorités libanaises font régulièrement état de frappes israéliennes et dénoncent ce qu'elles considèrent comme des violations de la souveraineté nationale. Les États-Unis exercent des pressions diplomatiques sur le gouvernement libanais pour qu'il contraigne le Hezbollah à rendre ses armes conformément aux dispositions arrêtées lors de la trêve.
Situation interne au Hezbollah et options futures
Plusieurs sources et analystes ont décrit le Hezbollah comme affaibli à la suite du conflit qui a précédé la trêve. Des responsables du mouvement et des sources proches ont évoqué l'existence de courants internes divisés entre partisans d'une riposte militaire et partisans d'une approche diplomatique. La direction du groupe a manifesté, dans certains messages publics, une préférence pour la voie diplomatique, tandis que des responsables sur le terrain ont appelé à "rejeter les pressions".
Les observateurs signalent que toute réponse armée du Hezbollah pourrait entraîner une riposte israélienne importante et augmenter le risque d'escalade au Liban.
Dispositifs nationaux et internationaux
L'accord de cessez‑le‑feu prévoit des mesures destinées à réduire la présence militaire du Hezbollah dans une bande frontalière et à renforcer le déploiement de l'armée libanaise sur une partie du territoire concerné. Les États-Unis et Israël reprochent aux autorités libanaises de tarder à appliquer ces mesures face à l'opposition du Hezbollah. Des responsables libanais ont estimé que des exigences de désarmement à court terme étaient difficiles à mettre en œuvre en raison de contraintes de moyens et du risque de tensions locales.
Profil de Haitham Ali Tabatabai
Haitham Ali Tabatabai était présenté par divers acteurs comme un cadre militaire de longue date du Hezbollah. Il avait été promu à des responsabilités militaires supérieures après la mort de responsables du mouvement lors du conflit précédent. Des sources ont indiqué qu'il avait été impliqué dans les dossiers touchant au Yémen et avait exercé des fonctions en Syrie. Les États-Unis avaient inscrit son nom sur une liste de personnes visées par des sanctions et, en 2016, avaient proposé une récompense pour des informations le concernant.
Conséquences attendues
L'élimination d'un responsable militaire de haut rang accroît la pression politique interne et internationale sur le Liban concernant la mise en œuvre des dispositions liées au cessez‑le‑feu. Elle relance également les débats sur les options du Hezbollah et les risques d'une escalade régionale. Les évolutions à court terme dépendront des décisions des dirigeants du mouvement, des autorités libanaises et des réactions des acteurs régionaux et internationaux.








