Annonce et portée des nouveaux droits de douane
Les autorités américaines ont annoncé l'instauration de nouveaux droits de douane sur les importations en provenance de près de soixante-dix pays, avec des taux s'échelonnant de 10 % à 41 %. Selon l'administration américaine, cette mesure a pour objectif déclaré de restructurer le commerce international au bénéfice du marché du travail aux États-Unis. Le décret d'application des nouveaux droits de douane a été signé par le président américain Donald Trump, avec un report de leur entrée en vigueur au 7 août afin de permettre aux services douaniers d'adapter leurs dispositifs de collecte.
Impact sur les marchés financiers
L'officialisation de ces droits de douane a provoqué une baisse marquée des places boursières mondiales. Les bourses européennes ont clôturé en repli, avec, par exemple, un recul de l'indice parisien de 2,91 %. À Wall Street, les principaux indices ont également terminé en baisse. Cette réaction s'inscrit dans un contexte d'inquiétudes accrues quant à l'impact potentiel de ces mesures sur la croissance économique, y compris aux États-Unis, où une hausse du taux de chômage à 4,2 % et un ralentissement des embauches ont été observés.
Réactions et négociations internationales
Certains pays tentent de négocier des accords pour atténuer l'impact des nouvelles taxes. L'Afrique du Sud, faisant face à une surtaxe de 30 % qui, selon sa banque centrale, menace environ 100 000 emplois, est engagée dans des discussions avec les États-Unis. Taïwan, touchée par une surtaxe de 20 %, cherche également un compromis. La Suisse a exprimé sa surprise face à une surtaxe de 39 %, taux supérieur à celui imposé à l'Union européenne, et indique poursuivre des négociations pour une solution bilatérale.
Pour d'autres partenaires, notamment l'Union européenne, le Japon et la Corée du Sud, les taux de surtaxe sont respectivement de 15 %. Le Royaume-Uni est soumis à une taxe de 10 %. Dans certain cas, ces taux résultent d'accords conclus après plusieurs mois de pourparlers avec Washington.
Conséquences sectorielles et nationales
Plusieurs secteurs économiques ont exprimé leurs préoccupations. En Allemagne, le secteur brassicole, dont les exportations représentent une part significative des ventes, s'inquiète des effets de ces mesures. Le secteur viticole en France anticipe jusqu'à un milliard d'euros de pertes potentielles et sollicite des exemptions auprès des instances européennes. En Chine, où les discussions avec les autorités américaines se poursuivent, les nouvelles taxes sont dénoncées comme préjudiciables à toutes les parties prenantes.
Certains pays bénéficient d'accords distincts ou de sursis. Le Canada a vu ses droits de douane sur les produits exportés vers les États-Unis passer de 25 % à 35 %, sauf pour les biens couverts par l’accord de libre-échange nord-américain (ACEUM), qui limite l’impact de la mesure. Le Mexique bénéficie d’un délai supplémentaire de 90 jours.
Dimensions politiques et choix d'application
L’instauration de ces droits de douane est également perçue par divers observateurs comme un instrument de pression politique. Le Brésil, par exemple, fait l’objet d’un taux de 50 % sur ses exportations à la suite de prises de position politiques jugées inamicales par l’administration américaine. Dans certains pays d’Asie, comme le Bangladesh, la Malaisie ou la Thaïlande, les gouvernements ont indiqué avoir trouvé des accords considérés comme favorables dans le cadre de ces nouvelles négociations.
Conclusion
La mise en place des nouveaux droits de douane américains a suscité d’importantes réactions sur les marchés financiers et engagé de nombreux partenaires commerciaux dans des négociations de dernière minute afin de limiter les répercussions sectorielles et économiques. Les mesures prises s’inscrivent dans une stratégie de protection des intérêts économiques nationaux des États-Unis, tout en introduisant une période d’incertitude et de réajustement pour les relations commerciales mondiales.