Contexte et objet des consultations
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a entamé le 12 septembre des consultations avec les partenaires sociaux à Matignon. Ces rencontres interviennent avant une journée d’action intersyndicale prévue le 18 septembre. Les échanges portent principalement sur les orientations budgétaires, le financement du modèle social, la question des jours fériés et l’éventuelle reprise des discussions autour de la réforme des retraites de 2023.
Rencontres et calendrier
La CFDT a été la première organisation reçue. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a décrit l’entretien comme « un échange très bref de prise de contact » et a demandé des « preuves » d’une « rupture » par rapport aux orientations du gouvernement précédent. Elle a réaffirmé l’opposition de la CFDT à la suppression de deux jours fériés et à la reprise du conclave sur les retraites.
Le même soir, le Premier ministre a reçu le président du Medef. Selon un compte rendu, l’entretien avec le patronat a duré plus de deux heures. Les rencontres bilatérales à Matignon devaient se poursuivre avec la CGT, la CFTC et la CFE‑CGC, puis avec les organisations patronales CPME et U2P dans les jours suivants. Le chef de file de FO a indiqué qu’il rencontrerait le Premier ministre après la journée du 18.
Questions abordées
Les principaux sujets évoqués durant ces entretiens sont :
- Jours fériés : la suppression de deux jours fériés, évoquée antérieurement, pourrait être réexaminée ; le Premier ministre a indiqué qu’il apporterait une réponse prochainement.
- Retraites : la CFDT a précisé qu’elle ne souhaitait pas reprendre les discussions dans le cadre du conclave antérieur. Le Premier ministre n’a pas précisé sa position sur la suite à donner au dossier des retraites.
- Fiscalité et justice sociale : la CFDT a demandé des mesures de justice fiscale, évoquant notamment la possibilité d’une contribution des très hauts revenus, sans préciser les modalités.
Mobilisations et perspectives
Les organisations syndicales ont appelé à une nouvelle mobilisation le 18 septembre pour défendre le pouvoir d’achat, contester la politique budgétaire et demander l’abrogation ou la modification de la réforme des retraites. La précédente journée de mobilisation, le 10 septembre, a rassemblé 197 000 personnes selon le ministère de l’Intérieur.
Réactions politiques
Plusieurs responsables politiques se sont exprimés :
- Fabien Roussel (PCF) a déclaré qu’il n’envisageait pas, a priori, de motion de censure mais a demandé des mesures sur les salaires, l’abrogation du texte sur les retraites et une réduction des aides aux grandes entreprises.
- Roland Lescure (Assemblée nationale) a appelé à construire des majorités parlementaires en excluant le Rassemblement national.
- Xavier Bertrand a estimé que le président de la République devait s’exprimer devant la nation pour clarifier la situation politique.
- Le Parti socialiste a proposé de réexaminer la réforme des retraites et d’instaurer une taxe sur les très hauts patrimoines (taxe dite Zucman).
- Cyril Chabanier, président de la CFTC, a rappelé qu’il serait rappelé au Premier ministre que la base budgétaire ne pouvait rester identique en raison de la répartition des efforts.
Contexte économique
Plusieurs agences de notation ont placé la dette française sous surveillance, avec une perspective négative, en lien avec la situation des finances publiques et la conjoncture politique. Une révision à la baisse de la note souveraine a été évoquée par certains observateurs en vue des revues d’automne.
Suite attendue
Les entretiens entre Matignon et les partenaires sociaux doivent se poursuivre dans les jours suivant le 12 septembre. Les organisations syndicales maintiennent la mobilisation du 18 septembre et attendent des annonces concrètes sur les orientations budgétaires et fiscales, ainsi que sur le calendrier et le contenu d’éventuels travaux relatifs aux retraites.








