Contexte
Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a entamé des consultations avec les partenaires sociaux à Matignon. Ces échanges ont eu lieu à moins d'une semaine de la journée intersyndicale prévue le 18 septembre, après une mobilisation nationale le 10 septembre lors de laquelle le ministère de l'Intérieur a estimé la participation à 197 000 personnes.
Rencontres et positions des syndicats
La CFDT a été la première organisation reçue à Matignon. Sa secrétaire générale, Marylise Léon, a indiqué avoir trouvé le Premier ministre "à l'écoute" et a réaffirmé l'opposition de la CFDT à la suppression de deux jours fériés et au relancement du conclave sur les retraites. Elle a déclaré qu'il n'y avait pas eu de "terrain d'atterrissage" lors du conclave précédent et que la CFDT ne reprendrait pas les discussions dans ce cadre. La CFDT a demandé des "preuves" d'une rupture avec les orientations budgétaires antérieures, en particulier des mesures de "justice fiscale et sociale".
La CFDT a également évoqué des travaux possibles sur une contribution des plus hauts revenus, sans précision sur les modalités.
La CGT a demandé que l'abrogation de la réforme des retraites soit envisagée pour restaurer la confiance des Français, selon des propos publiés à l'occasion d'entretiens. FO a accepté de rencontrer le Premier ministre mais seulement après la journée du 18 septembre.
La CFTC a rappelé que le budget ne devait pas reposer principalement sur les travailleurs, les chômeurs et les retraités, selon son dirigeant cité dans les comptes rendus.
Rencontres avec le patronat
Le président du Medef, Patrick Martin, a été reçu à Matignon pour un entretien de plusieurs heures. Le Medef avait proposé d'évoquer, avec l'ensemble des partenaires sociaux, le financement du modèle social. Les autres organisations patronales, CPME et U2P, figuraient également au calendrier des entretiens.
Calendrier des entretiens
Les rencontres bilatérales à Matignon devaient se poursuivre dans les jours suivants avec la CGT, la CFTC, la CFE-CGC, puis les organisations patronales CPME et U2P. FO a proposé un entretien après la journée de mobilisation du 18 septembre.
Questions en discussion
Plusieurs sujets ont été évoqués lors des consultations : la suppression éventuelle de deux jours fériés (mesure proposée précédemment), la reprise ou non des négociations sur la réforme des retraites et des mesures fiscales ciblées sur les hauts revenus. Le Premier ministre a affirmé vouloir des "ruptures" sur la forme et le fond, sans préciser l'issue des dossiers.
Réactions politiques et conséquences financières
Plusieurs responsables politiques ont exprimé des attentes sur le positionnement du gouvernement et sa méthode de travail avec le Parlement. Des propositions de la gauche incluent la remise en cause de la réforme des retraites et la mise en place d'une taxe sur les plus hauts patrimoines. D'autres acteurs ont appelé à une prise de parole du chef de l'État pour préciser l'orientation gouvernementale.
Par ailleurs, des agences de notation surveillent la situation budgétaire et politique française dans le cadre des revues d'automne. Les comptes rendus indiquent que la combinaison de la situation des finances publiques et de l'incertitude politique constitue un élément de vigilance pour ces organismes.
Situation immédiate
Au terme des premières consultations, les organisations syndicales et patronales attendent des éléments concrets susceptibles d'étayer la rupture annoncée par le Premier ministre. La mobilisation intersyndicale du 18 septembre demeure un événement de référence dans l'agenda social et politique à court terme.