Résumé
Un rapport interne du ministère de la Défense des États-Unis conclut que l'usage de l'application de messagerie Signal par le ministre de la Défense, Pete Hegseth, a rendu accessibles des informations non publiques, notamment des horaires et des détails d'opérations. Le document recommande de renforcer les protocoles de sécurité et la formation des responsables ayant accès à des renseignements sensibles.
Contexte
Le département de la Défense a mené des opérations visant les rebelles houthis du Yémen, présentées par l'administration comme destinées à protéger la liberté de navigation et le commerce international dans la région. Des échanges sur l'application Signal impliquant des responsables gouvernementaux ont été rendus publics après qu'un journaliste du magazine The Atlantic a été ajouté par erreur à un groupe de discussion.
Un conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, a été écarté de ses fonctions début mai à la suite de ces révélations.
Contenu des échanges
Selon le rapport d'un organe indépendant au sein du département, les messages échangés sur Signal contenaient des indications sur les horaires de frappes et des précisions sur les équipements ou armements employés. Le rapport relève que ces informations ont été transmises depuis des appareils personnels via un réseau non approuvé par le ministère.
Conclusions de l'enquête
L'organisme indépendant conclut que l'utilisation de Signal par le ministre Pete Hegseth a exposé le personnel militaire à un risque opérationnel en rendant accessibles des informations non publiques. Le rapport souligne que l'usage d'appareils personnels pour des affaires officielles et l'envoi d'informations sensibles via des canaux non approuvés peuvent compromettre des opérations et nuire aux objectifs de mission.
Le document précise que le ministre n'aurait pas dû utiliser cette plateforme pour partager des éléments relatifs aux horaires ou à la nature des frappes. Il recommande des mesures de contrôle renforcées et une formation accrue aux protocoles de sécurité pour les hauts responsables du ministère.
Réactions officielles
Le porte-parole de Pete Hegseth a qualifié les conclusions d'"exonération totale" et affirmé qu'aucune information classifiée n'avait été partagée. Pete Hegseth a de son côté déclaré que ses messages ne contenaient pas d'informations classifiées et a jugé l'affaire close.
Des élus d'opposition ont estimé que les conclusions justifiaient des mesures supplémentaires et ont renouvelé des appels à des éclaircissements, voire à des sanctions. Le rapport a été transmis aux comités des forces armées du Congrès, lesquels ont demandé des informations complémentaires sur les pratiques de sécurité et les procédures d'accès aux données sensibles.
Opérations militaires et contexte élargi
Outre les actions en lien avec les houthis, des frappes menées par des forces américaines dans d'autres zones, présentées comme des opérations contre le narcotrafic, ont fait l'objet de critiques concernant la justification des cibles et la légalité des actions. Des pertes de vies ont été signalées, et des experts ainsi que des élus ont demandé des éclaircissements sur les preuves liant certains navires à des organisations criminelles.
Les frappes contre des positions liées aux houthis ont pris fin en mai après un accord entre les États-Unis et les rebelles. Les houthis avaient revendiqué plusieurs opérations en mer Rouge ciblant notamment des navires qu'ils présentaient comme liés à Israël ou à ses alliés, en lien avec le conflit israélo-palestinien et les événements du 7 octobre 2023.
Conséquences et recommandations
Le rapport insiste sur la nécessité d'appliquer strictement les règles de gestion des informations sensibles et d'encadrer l'usage d'outils de communication non approuvés par les responsables disposant d'accès à des renseignements non publics. Il préconise également des formations renforcées aux protocoles de sécurité, la clarification des dispositifs techniques autorisés et un contrôle renforcé des appareils utilisés pour des communications officielles.
Le document a été transmis aux instances compétentes du département de la Défense et aux comités du Congrès pour examen.








