Contexte de la loi Duplomb
La loi Duplomb, adoptée récemment par le Parlement français, autorise la réintroduction à titre dérogatoire de l'acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France, mais autorisé en Europe. Cette autorisation temporaire vise à aider certaines filières agricoles comme celle de la betterave et de la noisette, qui estiment manquer d'alternatives contre les ravageurs.
Mobilisation contre la loi
Une pétition contre cette loi a été lancée le 10 juillet par une étudiante sur le site de l'Assemblée nationale, dénonçant notamment l'impact environnemental du pesticide. En une dizaine de jours, la pétition a recueilli plus de 1,5 million de signatures, largement au-delà du seuil requis pour susciter un débat en séance parlementaire, dont la tenue sera décidée par la Conférence des présidents de l'Assemblée nationale à la rentrée de septembre.
Réactions politiques et débat potentiel
Face à cette mobilisation sans précédent, le gouvernement, par l’intermédiaire de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, s’est déclaré "pleinement disponible" pour un débat parlementaire. Le débat pourrait permettre aux groupes politiques de discuter de la loi, bien qu'il n'ouvre pas la voie à sa modification directe sans nouvelle initiative législative.
Plusieurs responsables politiques, dont la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et Marc Fesneau, chef des députés MoDem, se sont montrés favorables à la possibilité de ce débat. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont également souligné l'importance de la tenue de ce débat pour restaurer la confiance du public et permettre une discussion démocratique approfondie.
Enjeux et perspectives
Les défenseurs de la loi, notamment le sénateur Laurent Duplomb, à l’origine de la proposition, soulignent la nécessité de l’initiative pour éviter une dépendance aux importations agricoles et pour répondre à une urgence pour certaines filières. Les opposants craignent pour leur part l’impact environnemental et sanitaire du retour de l’acétamipride, qualifié de "tueur d'abeilles".
Gabriel Attal, représentant du parti présidentiel Renaissance, a suggéré de demander à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de donner un avis sur la loi pour informer les débats via une analyse scientifique rigoureuse.
Conclusion
La loi Duplomb continue de diviser et de générer des tensions, illustrées par une forte mobilisation citoyenne. Le débat parlementaire proposé, bien que limité dans son impact législatif immédiat, pourrait représenter un pas vers une discussion plus flexible et informée concernant l'utilisation de pesticides en France.