Résumé
Les États membres de l'Union européenne ont engagé des négociations visant à définir un message commun à porter lors des prochaines réunions internationales sur le climat, notamment l'Assemblée générale de l'ONU et la COP30 à Belém (Brésil). Les discussions portent sur des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à court et moyen terme, avec une attention particulière sur un objectif transitoire pour 2035 en attendant un compromis sur la trajectoire 2040.
Contexte et calendrier
Le dossier a été discuté lors d'une réunion des ministres de l'Environnement à Bruxelles le 18 septembre 2025. La présidence tournante danoise a proposé d'adopter une déclaration d'intention pour la période menant à 2035 afin que l'Union ne se présente pas « les mains vides » aux sommets internationaux. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, devait défendre l'ambition de l'Union lors d'une intervention prévue le 24 septembre 2025 à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. La COP30 est programmée à Belém du 10 au 21 novembre 2025.
Propositions et compromis envisagés
La Commission européenne a proposé une trajectoire ambitieuse visant une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 90 % en 2040 par rapport à 1990. Faute d'un accord sur cette trajectoire, la présidence danoise a présenté une fourchette pour 2035 comprise entre −66,3 % et −72,5 % par rapport à 1990, à préciser ultérieurement si les vingt-sept parviennent à un compromis sur 2040.
La Commission a aussi proposé, début juillet, des flexibilités dans le calcul des réductions, notamment la possibilité d'acquérir des crédits carbone internationaux représentant jusqu'à 3 % du total, pour soutenir des projets hors d'Europe.
Positions des États membres
Les États membres affichent des positions divergentes. Le Danemark et l'Espagne soutiennent des objectifs plus ambitieux. La Hongrie et la République tchèque ont exprimé des réserves, invoquant la protection de leur secteur industriel. La France se montre prudente et a demandé des garanties de financement pour la décarbonation de l'industrie avant de s'engager sur une trajectoire 2040.
La France et l'Allemagne ont en outre souhaité qu'une discussion entre chefs d'État et de gouvernement ait lieu lors du conseil européen prévu le 23 octobre 2025 à Bruxelles.
Réactions et enjeux internationaux
Des organisations environnementales ont critiqué certaines positions et méthodes de discussion au sein de l'Union. Le WWF a estimé que la conduite européenne envoyait un mauvais signal sur le leadership climatique. Des acteurs au sein des institutions européennes ont émis des doutes quant à la possibilité d'aboutir rapidement à un accord sur 2040.
Aux Nations unies, des sources ont exprimé une préoccupation sur la capacité de l'Union à maintenir son influence sur les démarches internationales en faveur de la décarbonation si les divergences internes persistent.
Suites possibles
Les États membres devront soit approuver une déclaration d'intention pour 2035, soit parvenir à un compromis sur la trajectoire 2040 avant les rendez-vous internationaux à venir. Les discussions internes devraient prendre en compte les demandes de garanties financières pour la transition industrielle et les propositions de flexibilités de la Commission. L'issue des négociations déterminera le message que l'Union européenne présentera lors des rencontres internationales prévues en septembre et en novembre 2025.