Situation générale
En décembre 2025, le groupe Prisma Media a annoncé un projet de départs pouvant atteindre 230 à 240 postes sur 694 CDI permanents, soit environ un tiers de ces emplois. Le projet a été confirmé par la direction et par des représentants syndicaux. La direction a indiqué qu’un dispositif combinant départs volontaires (PDV) et plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) serait présenté au comité social et économique (CSE) et aux collaborateurs au cours du premier trimestre 2026.
Contexte et organisation
Prisma Media regroupe plusieurs titres de presse magazine, notamment Capital, Geo, Femme actuelle, Voici et Télé-Loisirs, ainsi que les titres acquis début décembre (Ici Paris et France Dimanche) auprès de CMI France. Le groupe fait partie du Louis Hachette Group, constitué à la suite de la scission de Vivendi à la fin de 2024.
Au niveau de la direction, Serge Nedjar est nommé directeur des rédactions de Prisma Media depuis septembre, et Gérald-Brice Viret occupe la fonction de vice-président du groupe tout en assurant des responsabilités à la direction générale d’autres entités audiovisuelles.
Annonce et procédures internes
Selon les déclarations rapportées en séance du CSE, la direction avait proposé une rupture conventionnelle collective, proposition refusée par les syndicats. Le vice-président Gérald-Brice Viret a indiqué avoir pris acte de ce refus et annoncé l’engagement de la négociation d’un PDV-PSE pouvant atteindre 240 personnes.
Réactions des salariés et des syndicats
Des représentants syndicaux ont exprimé leur opposition au périmètre annoncé du projet et dénoncé le calendrier de communication. Le délégué CGT Emmanuel Vire a déclaré que l’annonce, selon lui, provoquait une forte colère parmi les salariés et a critiqué l’absence d’éléments d’orientation stratégique présentés parallèlement au projet. Des propos de salariés, rapportés sous couvert d’anonymat, font état d’un ressentiment lié à la méthode d’annonce.
Questions liées à l’indépendance éditoriale
Des rédactions du groupe ont mis en place une société des journalistes (SDJ) au sein des magazines féminins pour exprimer des réserves sur des évolutions éditoriales après la parution d’une interview publiée dans Femme actuelle et réalisée par une journaliste d’une autre rédaction. Un dispositif de clause de conscience a été ouvert au magazine Capital, permettant, sous conditions définies par l’entreprise, de quitter le média moyennant indemnités en cas de désaccord avec une ligne éditoriale; ce dispositif a été indiqué comme ouvert jusqu’à la fin avril.
Mesures antérieures et procédures judiciaires
Un précédent plan de départ annoncé en mai 2025 prévoyait la suppression de 54 postes. La validation administrative de ce plan par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) a été annulée par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise à la suite d’un recours formé par la CGT. Prisma Media a indiqué son intention de faire appel de cette décision et a déclaré que l’annulation n’avait eu aucun impact sur le PSE en cours.
Points ouverts
À la date des communications internes et publiques, les titres et les métiers précisément visés par le projet de départs n’avaient pas été détaillés. Les modalités finales du PDV-PSE, les calendriers de mise en œuvre et les mesures d’accompagnement devraient être précisées au cours des négociations prévues avec les instances représentatives du personnel.








