Le 6 octobre 2025, lors d'une audience de la cour d'assises du Tarn à Albi, la défense de Cédric Jubillar a contesté la procédure d'enquête relative à des éléments de téléphonie liés à l'un des amants de la victime, Delphine Jubillar. Les avocats de l'accusé ont affirmé que des enregistrements et un procès‑verbal relatifs à la localisation d'un téléphone avaient été retirés ou dissimulés.
Contexte
Cédric Jubillar est jugé par la cour d'assises du Tarn pour le meurtre de sa femme Delphine Jubillar, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 ; son corps n'a pas été retrouvé. Les débats se sont tenus à partir du 22 septembre 2025 devant la présidente Hélène Ratinaud.
Témoignages entendus à l'audience
L'audience du 6 octobre a notamment entendu la personne présentée comme l'un des amants de la victime, un homme âgé de 44 ans, domicilié à Montauban, qui a déclaré n'avoir « jamais été à Cagnac‑les‑Mines ». Il a témoigné que Delphine lui avait fait part de menaces et de craintes au sujet de son mari. Il a également déclaré n'avoir pas tué Delphine.
Un autre homme, rencontré antérieurement par la victime sur une application de rencontres, a aussi été entendu. Des voisines des Jubillar ont été annoncées pour être entendues au cours de la journée, certaines affirmant avoir entendu des cris le soir de la disparition. La gendarme ayant recueilli la déposition du fils du couple, Louis, a également été citée ; l'enfant a raconté avoir vu ses parents se disputer la soirée précédant la disparition.
Objections de la défense sur les éléments de téléphonie
La défense a présenté des éléments techniques relatifs à la téléphonie mobile. Selon les avocats de Cédric Jubillar, le numéro du témoin figurait parmi les centaines de numéros détectés par la cellule de couverture d'antenne couvrant le domicile des Jubillar la nuit de la disparition. Ils ont indiqué que plus de 500 numéros avaient été détectés sur cette cellule ce soir‑là, que 215 numéros avaient été retenus pour analyse et qu'un procès‑verbal concernant l'étude de la ligne du témoin serait absent du dossier.
Sur cette base, la défense a demandé que soit entendu le gendarme auteur de la liste de numéros et que soit recherchée la pièce manquante via une tierce personne. Elle a soutenu que l'absence de ce procès‑verbal nécessitait des clarifications et a qualifié ces éléments d'irrégularité procédurale.
Réactions du ministère public et des parties civiles
Le ministère public et plusieurs avocats des parties civiles ont contesté l'interprétation de la défense, estimant que ces éléments relevaient d'une lecture partielle et technique des pièces. L'avocat général et des conseils des parties civiles ont rappelé que la cour avait déjà entendu plusieurs experts et que rien, selon eux, ne permettait d'affirmer que le téléphone du témoin avait été activé à Cagnac‑les‑Mines.
Des représentants des parties civiles ont aussi affirmé que l'enquête avait été menée de manière exhaustive et que tous les procès‑verbaux figureraient au dossier. Certains avocats ont regretté que la défense n'ait pas communiqué à l'avance certaines demandes d'expertises techniques.
Mesures demandées et suite de la procédure
La présidente Hélène Ratinaud a mis la demande de la défense en délibéré. La cour devait décider si elle ordonnerait des mesures complémentaires, comme l'audition du gendarme auteur de la liste des numéros ou la recherche du procès‑verbal manquant.
Cédric Jubillar a nié avoir tué son épouse. Les débats ont porté sur des éléments d'enquête, des témoignages et des expertises. Le calendrier de la procédure prévoyait, selon les indications données à l'audience, une décision (verdict) attendue le 17 octobre 2025.