Présentation
Andre McKechnie, détenu condamné pour meurtre dans l'État de Victoria (Australie), a engagé une action en justice contre le commissaire des prisons de cet État afin d'obtenir le droit de consommer la pâte à tartiner Vegemite pendant son incarcération.
Contexte réglementaire
La Vegemite est interdite dans les prisons de l'État de Victoria depuis 2006. La mesure est motivée par des préoccupations selon lesquelles la levure contenue dans ce produit pourrait être utilisée pour fabriquer de l'alcool artisanal (appelé « pruno » ou « hooch »). Les autorités pénitentiaires indiquent également que la Vegemite peut servir à masquer l'odeur d'objets de contrebande vis-à-vis de chiens renifleurs. Elle figure sur une liste officielle d'articles prohibés en établissement pénitentiaire.
Argument juridique avancé
Dans sa plainte, McKechnie soutient que l'interdiction porte atteinte à un droit culturel. Il invoque la charte des droits de l'homme de l'État de Victoria en faisant valoir que la consommation de Vegemite fait partie de sa culture en tant qu'Australien et que la charte protège la possibilité de profiter de sa culture.
Origine et caractéristiques de la Vegemite
La Vegemite est une pâte à tartiner brune, salée, produite à partir d'extrait de levure. Elle a été développée à Melbourne dans les années 1920 pour pallier des pénuries de produits similaires. Elle est associée à la consommation alimentaire australienne et possède un goût marqué qui suscite des réactions variées.
Éléments contextuels
Plusieurs événements et décisions publiques ont souligné la place culturelle de la Vegemite. En 2022, un conseil municipal de Melbourne a estimé que l'odeur émanant d'une usine locale présentait une valeur patrimoniale. La Vegemite a également été présentée dans des expositions spécialisées à l'international. Par ailleurs, des usages médiatisés et anecdotiques du produit ont été signalés en dehors du contexte alimentaire.
Situation actuelle
La procédure judiciaire oppose la demande du détenu aux motifs de sécurité avancés par les autorités pénitentiaires. La décision des instances judiciaires déterminera si l'interdiction en vigueur peut être maintenue, modifiée ou soumise à des exceptions en fonction des droits invoqués et des considérations de sécurité.








