Présentation de l'affaire
Maylis Daubon est jugée par la cour d'assises des Landes pour des faits d'empoisonnement visant ses deux filles, dont l'une est décédée en novembre 2019. La prévenue conteste les accusations et soutient la thèse du suicide pour expliquer le décès de l'aînée.
Déroulement des faits
Le 13 novembre 2019, aux environs de midi, la mère a alerté les secours après que la cadette ait signalé des convulsions chez sa sœur aînée, Enea, au domicile familial de Dax. Les secours ont trouvé Enea en état de mort respiratoire ; elle a été réanimée sur place puis est décédée six jours plus tard à l'hôpital.
Enquête scientifique et résultats toxicologiques
Les examens toxicologiques ont mis en évidence une prise massive de propranolol, évaluée dans le rapport d'expertise à l'équivalent de dizaines de comprimés. Le même rapport identifie la présence d'une vingtaine de molécules différentes et signale une consommation régulière de cannabis. Les médecins légistes attribuent le décès à une décompensation cardiorespiratoire aiguë d'origine toxique, selon les pièces de l'instruction.
Prescriptions médicales et questionnements
L'enquête montre que la victime avait, dans les mois précédant son décès, reçu de multiples prescriptions: neuroleptiques, anxiolytiques sédatifs, traitements anticonvulsivants et antidépresseurs. Les dossiers suggèrent que la jeune fille a consulté plusieurs praticiens. Le père a contesté l'existence d'une pathologie justifiant ces traitements et a exprimé des doutes sur l'origine des prescriptions.
Éléments psychiatriques et hypothèse de maladie fabriquée
Une psychologue spécialisée en protection de l'enfance, saisie en 2018 en lien avec un absentéisme scolaire d'Enea, a évoqué la possibilité d'un syndrome de Münchhausen par procuration. La défense rappelle cependant qu'aucun expert psychiatre n'aurait formellement posé ce diagnostic au cours de l'instruction. Des témoins et des expertises comportementales relèvent des tensions et des éléments relationnels difficiles au sein du foyer.
Mise en examen et procédure complémentaire
Maylis Daubon a été mise en cause en 2022, mise en examen et placée en détention provisoire en janvier 2022, selon les actes de procédure. Elle fait également l'objet d'une autre information pour des faits distincts, notamment une accusation de tentative d'empoisonnement ou sollicitation en détention visant son ex‑mari. Le père des enfants est partie civile et doit être entendu au cours du procès.
Situation de la cadette
Des analyses réalisées sur la cadette ont révélé la présence, dans ses cheveux, de traces de médicaments (codéine, anxiolytique sédatif, hypnotique ou antidépresseur) non justifiées par des prescriptions documentées, ce qui a entraîné une nouvelle mise en examen de la mère. La cadette n'a pas formellement mis sa mère en cause et est appelée à témoigner lors des débats.
Position de la prévenue lors du procès
En ouverture du procès, la prévenue a nié les faits et affirmé son innocence, réitérant la thèse du suicide pour expliquer la mort d'Enea. Elle devra répondre aux questions portant sur des incohérences relevées dans ses déclarations concernant la matinée du 13 novembre 2019 et sur les éléments techniques établis par l'enquête.








