Contexte de l'affaire Riaumont
La communauté catholique traditionaliste de Riaumont, située à Liévin, dans le Pas-de-Calais, est une institution qui a commencé dans les années 1960 comme foyer d'accueil pour enfants placés par les services sociaux, ainsi que pour d'autres enfants de familles traditionalistes. Depuis plusieurs années, cette communauté est impliquée dans des affaires judiciaires concernant des violences, des agressions sexuelles, et des accusations de viol sur mineur.
Le procès d'Alain Hocquemiller
Le 6 mai, le tribunal correctionnel de Béthune a condamné Alain Hocquemiller, ancien prieur de Riaumont, à deux ans de prison avec sursis pour la consultation de fichiers pédopornographiques. Hocquemiller a également été interdit d'exercer une activité professionnelle ou bénévole en lien avec des mineurs pendant cinq ans et a été inscrit au Fichier des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS).
Pendant le procès, qui s'était tenu le 11 mars, Alain Hocquemiller a nié avoir détenu et acquis des fichiers de nature pédopornographique, prétendant que ces consultations s'inscrivaient dans une démarche prétendument "anthropologique" et éducative. Il a également nié que les images mettaient en scène des mineurs, et son avocat a mentionné une intention de faire appel.
Autres enquêtes liées
Outre la condamnation pour pédopornographie, Alain Hocquemiller, avec plusieurs autres membres de la communauté de Riaumont, est visé par d'autres enquêtes judiciaires. Ces enquêtes se concentrent sur des faits présumés de violences sur de nombreux enfants, et Hocquemiller est impliqué dans une enquête pour "non dénonciation de crime" dans une affaire de viol au sein de l'institution.
Le scandale entourant Riaumont a mené à la réception de nouvelles plaintes par le parquet de Béthune, incluant des accusations de violences physiques et d'agressions sexuelles sur mineurs des années 2000. Riaumont avait déjà perdu son agrément pour accueillir des enfants placés en 1982, et son école privée hors contrat a été fermée en 2019 suivant des révélations et mises en examen de plusieurs de ses membres.
Réactions et mesures
Un arrêté préfectoral a également été pris récemment pour interdire à la communauté d'accueillir des séjours de scouts en raison de la présence possible de personnes interdites d'approcher des mineurs. Un collectif de victimes et d'anciens résidents de Riaumont a lancé un appel aux autorités pour renforcer la surveillance de la communauté, alléguant que malgré les interdictions, l'institution tenterait toujours d'attirer des mineurs.
Récemment, des députés membres de la commission d'enquête parlementaire ont visité Riaumont, exprimant des inquiétudes sur la gestion passée et actuelle de la communauté, tandis que les médias continuent de suivre de près l'évolution des enquêtes et des procédures judiciaires en cours.