Contexte de la liquidation judiciaire
La marque de prêt-à-porter féminin Jennyfer, fondée en 1984, a été placée en liquidation judiciaire en avril 2025 en raison de l'explosion des coûts, de la baisse du pouvoir d'achat, de mutations dans le marché textile et de la concurrence internationale accrue. Ces éléments ont rendu son modèle économique intenable. Au moment de la liquidation, Jennyfer comptait 220 magasins en France et 80 à l'international, générant environ 250 millions d'euros de chiffres d'affaires.
Reprise partielle par Beaumanoir et Celio
Le 12 juin 2025, le tribunal de commerce de Bobigny a approuvé la reprise partielle de Jennyfer par le groupe Beaumanoir et l'enseigne Celio. Ce consortium a proposé plus de 2 millions d'euros pour la reprise, en vue de préserver 397 emplois sur les 1 000 salariés que comptait l'entreprise. Beaumanoir, déjà à la tête de marques comme Cache Cache et Caroll, reprend 350 salariés et 26 boutiques, tandis que Celio reprend 47 employés et 7 magasins.
Réactions et impacts sociaux
La décision retenue par le tribunal a permis de sauver environ un tiers des emplois et une trentaine de magasins. Cependant, cette mesure a été critiquée par les syndicats, notamment la CGT, qui l'ont décrite comme une "catastrophe sociale", en soulignant la perte importante d'emplois. Avant cette décision, un plan de sauvegarde de l'emploi avait mené à la suppression de 75 postes sans fermeture de magasins.
Historique et stratégie de relance
Jennyfer avait tenté de se repositionner sur le marché avec une nouvelle identité, « Don't Call Me Jennyfer », qui a échoué, la marque étant revenue à son nom d'origine en 2024. Yann Pasco, le directeur général, visait à élargir la cible de la marque pour inclure les 15-24 ans. Beaumanoir envisage de développer la marque progressivement via sa plateforme en ligne Sarenza.com et dans son réseau de magasins afin de capter une clientèle plus jeune.
Conclusion
Cette reprise partielle par Beaumanoir et Celio s'inscrit dans un contexte économique difficile pour le secteur du prêt-à-porter, marqué par une augmentation des coûts et une forte concurrence internationale. Bien que ce plan ait permis de maintenir une partie de l'activité de Jennyfer, il soulève des interrogations quant à la pérennité des emplois restants et la capacité de la marque à se réinventer sous cette nouvelle direction.