Contexte
Le 5 décembre 2025, à Paris, la conférence « Travail et retraites » a ouvert ses travaux au Conseil économique, social et environnemental (Cese). Elle a été proposée par le ministre chargé des questions de retraite au moment de l'annonce de la suspension de la réforme des retraites. Une réunion de méthode préparatoire s'est tenue environ un mois avant l'ouverture.
Ouverture et objectifs annoncés
Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a ouvert la conférence en affirmant que l'examen des questions liées au travail était une étape nécessaire pour faire progresser le dossier des retraites. Il a précisé que les travaux, prévus jusqu'à l'été suivant, devaient fournir des éléments d'information destinés au débat politique.
Jean-Pierre Farandou a indiqué que le Premier ministre avait initialement prévu d'assister à l'ouverture mais que l'actualité parlementaire l'en avait empêché. Il a ajouté qu'il se rendrait au Cese si l'agenda de l'Assemblée nationale le permettait. Le ministre a par ailleurs souligné que l'absence d'une loi budgétaire relative à la sécurité sociale empêcherait, selon lui, la mise en oeuvre d'une mesure de suspension ou de report intégrée à ce texte.
Présence et positions des partenaires sociaux et patronaux
La principale organisation patronale, le Medef, a quitté la réunion de méthode et ne s'est pas présentée à l'ouverture de la conférence, invoquant des réserves liées aux efforts demandés aux entreprises par le projet de budget et réclamant un « agenda autonome » pour les partenaires sociaux. Les organisations représentant les petites et moyennes entreprises (CPME et U2P) ont en revanche participé aux travaux.
La majorité des organisations syndicales étaient présentes, à l'exception de Solidaires. La CGT a accepté de participer après garantie du Premier ministre que l'objectif de la conférence serait de « conforter notre système par répartition » ; elle a aussi évoqué la possibilité que la conférence débouche sur un ou plusieurs référendums sur la question des retraites. La CFDT a souligné un écart entre les conditions de travail imposées et la perception du travail par les salariés, et a critiqué la réforme des instances représentatives du personnel de 2017.
Thierry Beaudet, président du Cese, a estimé que les politiques publiques avaient parfois privilégié les enjeux d'emploi au détriment de la question du travail. Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, a appelé à rouvrir le débat sur le financement du modèle social. François Hommeril, président de la CFE-CGC, a salué le ministre tout en regrettant l'absence du Medef.
Thèmes abordés et calendrier des travaux
Lors de la première journée, les débats ont porté sur les mutations du monde du travail, la révolution numérique, la transition écologique, ainsi que l'emploi des jeunes et des seniors. La conférence doit comprendre une première séance plénière suivie de deux autres plénières et d'ateliers mensuels programmés jusqu'à l'été suivant. La clôture de la première plénière a été programmée par Jean-Pierre Farandou et le ministre en charge de la Fonction publique, David Amiel.
Éléments à retenir
La tenue de la conférence s'inscrit dans un contexte de débat budgétaire national et d'incertitude quant à l'adoption de la loi budgétaire relative à la sécurité sociale. Le gouvernement a présenté la participation de l'ensemble des partenaires, et notamment du Medef, comme un facteur nécessaire pour garantir la crédibilité et la conduite des travaux.








