Contexte
En septembre 2025, des violations de l'espace aérien européen par des appareils russes au‑dessus de la Pologne et de l'Estonie ont suscité une réévaluation des capacités de défense aérienne, y compris des moyens antidrones. Ces incidents ont motivé une réunion conjointe des ministres de la Défense de l'OTAN et de l'Union européenne, tenue à Bruxelles le 15 octobre 2025.
Mesures annoncées par l'OTAN
Lors de cette rencontre, le secrétaire général de l'OTAN a annoncé la mise en œuvre de mesures destinées à renforcer et accélérer la capacité de l'Alliance à détecter, suivre et neutraliser les menaces aériennes, drones compris. L'OTAN prévoit d'organiser des essais de systèmes intégrés de détection et de neutralisation et de fournir aux États membres un catalogue de solutions opérationnelles éprouvées.
Des essais sont programmés dans plusieurs États européens, notamment en Estonie. L'amiral Pierre Vandier, commandant suprême pour la transformation de l'OTAN, a indiqué que l'Alliance soutiendrait le déploiement de solutions ayant fait leurs preuves sur le terrain.
Initiative de l'Union européenne et coordination OTAN‑UE
La Commission européenne a présenté un projet initialement qualifié de « mur » antidrones, désormais intitulé Initiative européenne pour les drones. Sa feuille de route vise une pleine capacité opérationnelle d'ici 2027. La haute représentante pour les affaires étrangères a souligné que l'UE et l'OTAN doivent se compléter afin d'éviter les doublons.
Les responsables ont insisté sur la nécessité d'une coordination étroite entre l'OTAN et l'Union européenne pour harmoniser les capacités de défense aérienne et les réponses antidrones.
Incidents récents et conséquences opérationnelles
En septembre 2025, une vingtaine de drones russes ont été signalés en Pologne, entraînant l'abattage de trois appareils par l'OTAN, selon les déclarations officielles. Quelques jours plus tard, des avions de chasse de l'Alliance ont escorté trois MiG russes hors de l'espace aérien estonien après une intrusion d'environ douze minutes.
Ces événements ont conduit au lancement de l'opération « Eastern Sentry », destinée à renforcer la surveillance et la posture de défense sur le flanc est de l'Alliance. Ils ont également incité à réexaminer les dispositifs de commandement, les procédures opérationnelles et les règles d'engagement.
Soutien à l'Ukraine et implications budgétaires
Les ministres ont abordé le soutien militaire à l'Ukraine, notamment via le programme Purl, qui facilite l'acquisition de matériel américain financé par des États partenaires. Des tranches d'aide déjà annoncées représentent environ deux milliards de dollars, issues des Pays‑Bas et de plusieurs pays scandinaves, et des contributions supplémentaires ont été promises par l'Allemagne et le Canada.
Les autorités ukrainiennes ont présenté des estimations de leurs besoins et signalé que la capacité industrielle nationale à produire des drones dépendait de financements extérieurs complémentaires.
Règles d'engagement et prochaines étapes
Les responsables de l'OTAN ont annoncé une revue des règles d'engagement et un effort pour simplifier et harmoniser les procédures de commandement afin d'améliorer la réactivité face aux menaces aériennes contemporaines.
Les mesures immédiates comprennent la poursuite des essais de systèmes antidrones, la constitution d'un catalogue de solutions pour les États membres et le renforcement de la coordination OTAN‑UE. Des décisions ultérieures sur la mise en oeuvre opérationnelle et le financement sont attendues dans les mois à venir.