Décision de l'agence S&P
Le 17 octobre 2025, l'agence de notation S&P Global Ratings a abaissé d'un cran la note souveraine de la France. La notation à long terme a été ramenée de AA- à A+ et la notation à court terme de A-1+ à A-1, avec une perspective qualifiée de stable.
Motifs invoqués par S&P
S&P a indiqué que, malgré la présentation d'un projet de budget pour 2026, « l'incertitude sur les finances publiques françaises demeure élevée ». L'agence estime que, sans mesures additionnelles significatives visant à réduire le déficit, l'assainissement budgétaire sur son horizon de prévision sera plus lent que prévu.
Projections et chiffres clés
S&P anticipe une dette publique brute atteignant 121 % du PIB en 2028, contre 112 % du PIB à la fin de l'année précédente. Le gouvernement affiche pour sa part un objectif de déficit public de 5,4 % du PIB pour 2025 et présente un projet visant à ramener ce déficit à 4,7 % du PIB en 2026. Les charges d'intérêts sur la dette sont évoquées à environ 55 milliards d'euros pour 2025.
Réaction du gouvernement
Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a indiqué prendre acte de la décision. Il a réaffirmé la volonté du gouvernement de respecter l'objectif de déficit pour 2025 et a souligné que l'adoption par le Parlement du projet de budget 2026 demeurait nécessaire pour crédibiliser la trajectoire budgétaire. Il a appelé à la responsabilité collective du gouvernement et du Parlement pour l'adoption du texte.
Contexte politique et calendrier
La dégradation intervient dans un contexte de tensions politiques et institutionnelles, marquées par la formation d'une nouvelle équipe gouvernementale et des débats parlementaires sur le projet de loi de finances. S&P a également mentionné l'instabilité politique comme facteur d'incertitude. La décision suit une récente dégradation par l'agence Fitch et précède une décision attendue de Moody's, programmée le 24 octobre.
Implications et éléments à suivre
La révision de la notation souveraine peut influer sur la perception des marchés et, par conséquent, sur le coût d'emprunt de l'État. Les principaux éléments à suivre sont l'adoption du budget 2026 par le Parlement, l'évolution effective du déficit et de la dette dans les prochains trimestres, et la décision de Moody's attendue le 24 octobre, qui pourra confirmer ou tempérer la tendance observée.