Annonce de la reconduction
Emmanuel Macron a reconduit Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, a annoncé la présidence de la République. L'Élysée a chargé le Premier ministre de former un gouvernement et a indiqué lui donner « carte blanche ». Sur le réseau X, Sébastien Lecornu a déclaré accepter « par devoir » la mission qui lui est confiée et a annoncé que « tous les dossiers évoqués » lors des consultations seraient ouverts au débat parlementaire.
Contexte et calendrier
Sébastien Lecornu avait été nommé Premier ministre en septembre et avait présenté un gouvernement. Quatorze heures après l'annonce de cette équipe, il avait remis sa démission. Le chef de l'État avait demandé à M. Lecornu de conduire « d'ultimes » consultations avec les formations politiques afin d'examiner des pistes de compromis.
Le président a convoqué les dirigeants des partis et les présidents de groupes parlementaires, à l'exception du Rassemblement national et de La France insoumise, pour une réunion à l'Élysée. La convocation visait à évaluer la possibilité d'un accord de non-censure et d'éviter, si possible, une dissolution de l'Assemblée nationale.
Déroulement des consultations
La réunion à l'Élysée a rassemblé des représentants de plusieurs partis et groupes parlementaires. Les échanges ont porté notamment sur :
- la trajectoire budgétaire et le dépôt du projet de loi de finances ;
- la réforme des retraites et la demande d'une suspension, d'un report ou d'un débat élargi formulée par des formations de gauche ;
- la recherche d'un « socle » de députés susceptible de soutenir un exécutif en l'absence de majorité claire.
Plusieurs responsables ont déclaré ne pas avoir obtenu de garanties sur des points jugés essentiels, et la question d'une éventuelle dissolution a été évoquée comme une option en l'absence d'accord.
Décision et mission confiée
La présidence a annoncé en fin de journée la reconduction de Sébastien Lecornu et son instruction de former une équipe gouvernementale. La nécessité de déposer un projet de loi de finances dans des délais constitutionnels a été rappelée comme une contrainte temporelle : le nouveau gouvernement doit être en capacité de présenter le budget en Conseil des ministres pour permettre son examen par le Parlement dans les délais prévus.
Sébastien Lecornu a indiqué vouloir ouvrir les dossiers à la discussion parlementaire et maintenir l'option de ne pas recourir à certains mécanismes exécutifs, conformément aux déclarations faites lors des consultations.
Réactions des partis et perspectives politiques
Plusieurs formations de gauche et l'extrême droite ont annoncé qu'elles voteraient une motion de censure contre un gouvernement élaboré dans la continuité des précédents. Le Parti socialiste a précisé n'avoir « aucun accord » garantissant une non-censure. Des responsables du bloc central et des alliés potentiels ont exprimé des réserves quant au choix de reconduire une personnalité issue du camp présidentiel.
La reconduction du Premier ministre a été présentée par la présidence comme une solution permettant de poursuivre les négociations et d'assurer la préparation du budget. Les oppositions ont maintenu leur position sur la nécessité d'un changement de cap politique ou, le cas échéant, sur l'option d'élections anticipées.
Enjeux immédiats
Le principal enjeu à court terme est la présentation et l'examen du projet de loi de finances dans les délais constitutionnels. La composition du nouveau gouvernement, les éventuels arbitrages sur la réforme des retraites et la capacité à trouver des majorités de circonstance au Parlement détermineront la durée de vie politique de l'exécutif reconduit.
Des motions de censure ont été annoncées par plusieurs groupes parlementaires, ce qui expose le gouvernement à un vote de défiance dès sa formation. L'évolution de la situation dépendra des suites des négociations parlementaires et des décisions prises par les différents groupes représentés à l'Assemblée nationale.