Contexte de la mobilisation
La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), le principal syndicat agricole français, a annoncé la suspension de sa mobilisation ce mardi 27 mai 2025. Cette décision intervient après que l'Assemblée nationale a rejeté la proposition de loi agricole, dite Duplomb, par une manœuvre tactique le lundi 26 mai. Cette démarche a permis aux députés d'éviter de débattre sur un grand nombre d'amendements déposés, en majorité, par les oppositions écologiste et insoumise.
Objectif de la mobilisation
La FNSEA avait pour but initial d'attirer l'attention des pouvoirs publics et des députés sur les attentes importantes du monde agricole. Pour marquer le soutien à cette proposition de loi, le syndicat avait mobilisé des agriculteurs et garé huit tracteurs aux abords de l'Assemblée nationale à Paris. Environ 150 agriculteurs de diverses régions françaises s'étaient rassemblés dans le calme devant le palais Bourbon.
Contenu et controverses autour de la loi Duplomb
La proposition de loi Duplomb inclut des mesures visant à assouplir certains cadres législatifs pour l'agriculture, notamment la réintroduction à titre dérogatoire de pesticides de la famille des néonicotinoïdes, interdits depuis 2018. Cette partie du texte a attiré les critiques de plusieurs associations et formations politiques écologistes et de gauche, qui dénoncent un geste ostensiblement anti-écologique.
Réaction de la FNSEA
Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, s'est déclaré satisfait du fait que le texte continue désormais son cheminement législatif vers la commission mixte paritaire, étape où députés et sénateurs tenteront de s'accorder sur une version commune du projet de loi. À ce stade, il estime qu'il n'est plus nécessaire de maintenir une pression sur le terrain. Cependant, le syndicat reste vigilant quant à la finalisation de la loi et souhaite que la commission paritaire ait lieu avant l'été.
Contexte politique et suite du processus législatif
La manœuvre parlementaire qui a permis le renvoi direct en commission mixte paritaire a été perçue par certains comme un contournement du débat démocratique à l'Assemblée nationale. Cette décision a été soutenue par les groupes macronistes, la droite républicaine, et le Rassemblement national, mais fermement critiquée par la gauche. Si la commission mixte aboutit à un accord, le texte passera ensuite au vote final dans les deux chambres du Parlement, sans possibilité d'ajout d'amendements supplémentaires.