Le 20 décembre 2025, lors du sommet du Mercosur à Foz do Iguaçu (Brésil), le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et le président argentin Javier Milei ont exprimé des positions opposées sur le risque d'une intervention militaire au Venezuela. Le sommet devait également accueillir la signature d'un accord entre le Mercosur et l'Union européenne, finalement reportée en raison de réticences de certains États membres européens.
Contexte régional et opérations militaires
Depuis l'été 2025, les États-Unis ont déployé un dispositif naval dans les Caraïbes et mené des frappes visant des embarcations qualifiées par Washington de liaisons avec le trafic de stupéfiants. Selon des éléments présentés au sommet, ces opérations auraient entraîné la mort d'au moins 104 personnes. Les comptes rendus diffusés au Mercosur indiquent que les autorités américaines n'auraient pas fourni de preuves publiques établissant l'implication des navires visés dans ces trafics.
Des saisies de pétroliers au large des côtes vénézuéliennes ont également été signalées ; certaines ont été qualifiées antérieurement de « piraterie navale » par le président Nicolás Maduro. Ces incidents ont alimenté les tensions et les contestations sur la légalité et la nature des opérations.
Déclarations au sommet du Mercosur
Luiz Inácio Lula da Silva a mis en garde contre les conséquences d'une intervention armée au Venezuela, estimant qu'une telle action constituerait « une catastrophe humanitaire pour l'hémisphère sud » et créerait un précédent dangereux. Javier Milei, pour sa part, a salué la pression exercée par les États‑Unis et a défendu la nécessité d'agir pour « libérer le peuple vénézuélien », dénonçant le régime de Nicolás Maduro.
Report de l'accord UE‑Mercosur et enjeux économiques
La signature du traité de libre‑échange entre le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) et l'Union européenne a été reportée au dernier moment en raison d'objections de certains États membres, notamment la France et l'Italie, liées à des inquiétudes agricoles. Selon les éléments présentés au sommet, l'accord devait accroître les exportations européennes de véhicules, de machines et de vins vers l'Amérique du Sud, tout en facilitant l'entrée en Europe de produits sud‑américains comme la viande, le sucre, le riz, le miel et le soja.
Luiz Inácio Lula da Silva a indiqué avoir reçu une lettre des présidents de la Commission et du Conseil européens exprimant l'espoir d'une approbation en janvier. Il a également rapporté des échanges avec des dirigeants européens estimant qu'une signature immédiate était prématurée mais qu'un accord restait envisageable à court terme.
Réactions et conséquences
Le report a déclenché des manifestations et des blocages routiers en France, notamment dans le sud‑ouest, au moment des vacances scolaires. Les discussions au sommet ont mis en lumière les tensions entre considérations géopolitiques — autour de la situation au Venezuela et des opérations militaires dans la région — et enjeux économiques et commerciaux du traité UE‑Mercosur.
Synthèse
Au sommet du Mercosur, les positions se sont révélées contrastées : le Brésil a plaidé pour la prudence et a mis en garde contre les conséquences humanitaires et régionales d'une intervention, tandis que l'Argentine a soutenu des pressions internationales sur Caracas. Malgré les divergences, les dirigeants ont rappelé l'intérêt mutuel d'aboutir à un accord commercial, dont la signature demeure différée en raison d'objections politiques et sectorielles.








